Réalisateur | Anne de Galzain |
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Au lendemain des grandes manifestations qui ont donné la loi Jacob, loi qui empêche toute exploitation des gaz et pétrole de schiste en France, le pétrolier américain Hess Oil installe une plateforme à Jouarre en Seine-et-Marne sur le Permis de Château-Thierry. Soupçonné de vouloir pratiquer la fracturation hydraulique, les habitants se regroupent en collectif.
Le film raconte le bras de fer qui se joue entre le collectif, les autorités françaises et le pétrolier. Il nous montre comment chacun des membres a permis au collectif de déjouer les pièges administratifs et juridiques et de gagner contre le pétrolier.
Quand je me suis installée en septembre 2013 à Charly-sur-Marne dans l’Aisne tout près de Jouarre, je venais du 93. J’étais heureuse de cette proximité avec la nature après des années de bitume. C’est là que j’ai appris que j’habitais dans le périmètre du « Permis exclusif de recherche d’hydrocarbure de Château-Thierry » que deux plateformes avaient été construites dont celle de Jouarre, plateforme pilote pour la recherche de pétrole de schiste. Cette menace de voir un jour les nappes phréatiques polluées, la roche mère fracturée, le paysage mité, et le fait de vivre en pleine nature m’a ouvert les yeux sur les questions d’écologie, sur les enjeux climatiques, sur notre responsabilité, sur l’urgence de changer nos habitudes en matière de consommation d’énergie, d’alimentation, sur notre façon de vivre toujours plus vite. Je prenais petit à petit la mesure de ce que voulait dire arriver au bout de l’ère du tout pétrole, l’heure n’était plus au bilan, il nous fallait agir, se réapproprier, réinventer notre façon de vivre. J’ai alors rencontré le collectif qui a accepté ma proposition : ma participation en tant que réalisatrice, et les filmer dans leurs démarches. Le collectif arrivait dans une phase de combat juridique. Les grandes manifestations du sud de la France et celles de Doue - à 5 km de Jouarre - avaient donné la fameuse Loi Jacob qui interdit la fracturation hydraulique. Pour la très grande majorité des gens, c’était une victoire ; cette loi barrait définitivement la route aux pétroliers. Les gens se sont alors démobilisés. Et pourtant, le combat ne faisait que commencer. À partir de là, j’ai suivi le collectif dans toutes ses actions, accumulé des « archives » pour un film à venir. J’ai porté mon regard sur la personnalité de chacun et la cohésion d’un groupe dont les membres se complètent. Pas de militantisme, pas de mot d’ordre ni de pensée unique. Un groupe avec des opinions très diverses, des gens qui défendent leur territoire, leur environnement, leur qualité de vie. Je me suis aussi focalisée sur la plateforme que j’allais filmer au moindre changement, à toutes les saisons. J’ai été tellement stupéfaite par ce groupe, sa complémentarité, sa tolérance, sa complicité, sa compétence, que j’ai eu l’impression que, au delà de leur combat, quelque chose se jouait de l’ordre de la morale. Ils avaient quelque chose d’exemplaire. Il s’agit donc d’un film sur cette victoire d’étape d’un collectif de villageois, une histoire humaine remarquable qui s’est passée à deux pas de chez moi.
LE COLLECTIF
« Ils sont retraités, agriculteurs, post-croissants, employés, cadres supérieurs... Ils sont l’émanation d’une nouvelle forme de lutte locale, citoyenne, respectueuse de l’environnement et non-violente. »
C’est à l’initiative de l’un des membre du groupe, qu’en 2012, le « Collectif du Pays fertois - dit NON au pétrole de schiste ! » est créé. Il mobilise une centaine de citoyens de la région dont surtout un noyau de neuf personnes. Au départ ils se sont rassemblés pour lutter contre le pétrolier qui s’était installé à côté de chez eux. Mais petit à petit une autre motivation s’est invitée dans le groupe. Il ne s’agit plus de se battre contre un pétrolier mais d’empêcher l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels partout dans le monde. Ils se battent aussi pour les générations futures. Le collectif fait partie de la coordination des collectifs anti-schiste de France, coordination en lien avec d’autres mouvements anti-schiste dans le monde.
Au lendemain des grandes manifestations qui ont donné la loi Jacob, loi qui empêche toute exploitation des gaz et pétrole de schiste en France, le pétrolier américain Hess Oil installe une plateforme à Jouarre en Seine-et-Marne sur le Permis de Château-Thierry. Soupçonné de vouloir pratiquer la fracturation hydraulique, les habitants se regroupent en collectif.
Le film raconte le bras de fer qui se joue entre le collectif, les autorités françaises et le pétrolier. Il nous montre comment chacun des membres a permis au collectif de déjouer les pièges administratifs et juridiques et de gagner contre le pétrolier.
Quand je me suis installée en septembre 2013 à Charly-sur-Marne dans l’Aisne tout près de Jouarre, je venais du 93. J’étais heureuse de cette proximité avec la nature après des années de bitume. C’est là que j’ai appris que j’habitais dans le périmètre du « Permis exclusif de recherche d’hydrocarbure de Château-Thierry » que deux plateformes avaient été construites dont celle de Jouarre, plateforme pilote pour la recherche de pétrole de schiste. Cette menace de voir un jour les nappes phréatiques polluées, la roche mère fracturée, le paysage mité, et le fait de vivre en pleine nature m’a ouvert les yeux sur les questions d’écologie, sur les enjeux climatiques, sur notre responsabilité, sur l’urgence de changer nos habitudes en matière de consommation d’énergie, d’alimentation, sur notre façon de vivre toujours plus vite. Je prenais petit à petit la mesure de ce que voulait dire arriver au bout de l’ère du tout pétrole, l’heure n’était plus au bilan, il nous fallait agir, se réapproprier, réinventer notre façon de vivre. J’ai alors rencontré le collectif qui a accepté ma proposition : ma participation en tant que réalisatrice, et les filmer dans leurs démarches. Le collectif arrivait dans une phase de combat juridique. Les grandes manifestations du sud de la France et celles de Doue - à 5 km de Jouarre - avaient donné la fameuse Loi Jacob qui interdit la fracturation hydraulique. Pour la très grande majorité des gens, c’était une victoire ; cette loi barrait définitivement la route aux pétroliers. Les gens se sont alors démobilisés. Et pourtant, le combat ne faisait que commencer. À partir de là, j’ai suivi le collectif dans toutes ses actions, accumulé des « archives » pour un film à venir. J’ai porté mon regard sur la personnalité de chacun et la cohésion d’un groupe dont les membres se complètent. Pas de militantisme, pas de mot d’ordre ni de pensée unique. Un groupe avec des opinions très diverses, des gens qui défendent leur territoire, leur environnement, leur qualité de vie. Je me suis aussi focalisée sur la plateforme que j’allais filmer au moindre changement, à toutes les saisons. J’ai été tellement stupéfaite par ce groupe, sa complémentarité, sa tolérance, sa complicité, sa compétence, que j’ai eu l’impression que, au delà de leur combat, quelque chose se jouait de l’ordre de la morale. Ils avaient quelque chose d’exemplaire. Il s’agit donc d’un film sur cette victoire d’étape d’un collectif de villageois, une histoire humaine remarquable qui s’est passée à deux pas de chez moi.
LE COLLECTIF
« Ils sont retraités, agriculteurs, post-croissants, employés, cadres supérieurs... Ils sont l’émanation d’une nouvelle forme de lutte locale, citoyenne, respectueuse de l’environnement et non-violente. »
C’est à l’initiative de l’un des membre du groupe, qu’en 2012, le « Collectif du Pays fertois - dit NON au pétrole de schiste ! » est créé. Il mobilise une centaine de citoyens de la région dont surtout un noyau de neuf personnes. Au départ ils se sont rassemblés pour lutter contre le pétrolier qui s’était installé à côté de chez eux. Mais petit à petit une autre motivation s’est invitée dans le groupe. Il ne s’agit plus de se battre contre un pétrolier mais d’empêcher l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels partout dans le monde. Ils se battent aussi pour les générations futures. Le collectif fait partie de la coordination des collectifs anti-schiste de France, coordination en lien avec d’autres mouvements anti-schiste dans le monde.
C'est pas fini !