Réalisateur | Diop Alice |
Partager sur |
La consultation se trouve à l’intérieur de l’hôpital Avicenne de Bobigny. C’est un îlot au fond d’un couloir. Une pièce vétuste où atterrissent des hommes malades, marqués dans leur chair, et pour qui la douleur dit les peines de l’exil. S’ils y reviennent encore, c’est qu’ils ne désespèrent pas de trouver ici le moyen de tenir debout, de résister au naufrage.
À découvrir ci-dessous, un entretien vidéo avec la réalisatrice (26 mn)
On m’a parlé de peuples, et d’humanité. Mais je n’ai jamais vu de peuples ni d’humanité. J’ai vu toutes sortes de gens, étonnamment dissemblables. Chacun séparé de l’autre par un espace dépeuplé. Fernando Pessoa
L’exergue de Fernando Pessoa pointe un enjeu fort de La Permanence : dans le défilé de patients d’une permanence aux soins pour nouveaux migrants, jamais le collectif n’éclipse l’individuel, jamais le sociologique n’efface la reconnaissance émue d’une même personne revenant des mois plus tard, amaigrie ou au contraire remplumée. Nous sommes à la consultation de la Permanence aux soins de santé de l’hôpital Avicenne de Bobigny. Une psychiatre à ses côtés, le généraliste s’exprime souvent en anglais, tentant sans faux espoir de réparer des corps et des psychés. Comment aider des êtres battus, affamés, traumatisés avec les maigres moyens de la médecine ? Au fil du temps, des tensions se font jour entre le Dr Geeraert et son administration, ses certificats jouant un rôle dans le processus bureaucratique et l’accès à des soins gratuits. En choisissant de demeurer dans le huis-clos du cabinet, Alice Diop y souligne les qualités d’écoute des médecins et leur lucidité sur les limites de leur action. Mais elle n’y fait que plus fortement résonner l’extérieur, le vaste hors-champ de misère et de violence qui constitue – aussi – notre société. Charlotte Garson
La consultation se trouve à l’intérieur de l’hôpital Avicenne de Bobigny. C’est un îlot au fond d’un couloir. Une pièce vétuste où atterrissent des hommes malades, marqués dans leur chair, et pour qui la douleur dit les peines de l’exil. S’ils y reviennent encore, c’est qu’ils ne désespèrent pas de trouver ici le moyen de tenir debout, de résister au naufrage.
À découvrir ci-dessous, un entretien vidéo avec la réalisatrice (26 mn)
On m’a parlé de peuples, et d’humanité. Mais je n’ai jamais vu de peuples ni d’humanité. J’ai vu toutes sortes de gens, étonnamment dissemblables. Chacun séparé de l’autre par un espace dépeuplé. Fernando Pessoa
L’exergue de Fernando Pessoa pointe un enjeu fort de La Permanence : dans le défilé de patients d’une permanence aux soins pour nouveaux migrants, jamais le collectif n’éclipse l’individuel, jamais le sociologique n’efface la reconnaissance émue d’une même personne revenant des mois plus tard, amaigrie ou au contraire remplumée. Nous sommes à la consultation de la Permanence aux soins de santé de l’hôpital Avicenne de Bobigny. Une psychiatre à ses côtés, le généraliste s’exprime souvent en anglais, tentant sans faux espoir de réparer des corps et des psychés. Comment aider des êtres battus, affamés, traumatisés avec les maigres moyens de la médecine ? Au fil du temps, des tensions se font jour entre le Dr Geeraert et son administration, ses certificats jouant un rôle dans le processus bureaucratique et l’accès à des soins gratuits. En choisissant de demeurer dans le huis-clos du cabinet, Alice Diop y souligne les qualités d’écoute des médecins et leur lucidité sur les limites de leur action. Mais elle n’y fait que plus fortement résonner l’extérieur, le vaste hors-champ de misère et de violence qui constitue – aussi – notre société. Charlotte Garson
La permanence