Réalisateur | Kané Pascal |
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Serge Daney (1944-1992) fut un grand penseur de son temps, celui de la fin d’un certain cinéma et de la naissance d’une certaine télévision, une réflexion à la fois très forte et très claire sur la société de l’image en mutation. Cinéphile, critique cinéma, rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma de 1974 à 1981, producteur à France Culture (Microfilms), il a marqué fortement son passage à Libération où il a écrit sur le cinéma, la télévision ("le salaire du zappeur") et même le tennis... Dans cet entretien de mai 1991, Serge Daney parle de la télévision, du rôle social qu’elle joue et de celui qu’elle aurait pu jouer, son incapacité "d’accueillir" l’autre, le tournant de l’image télévisée avec la première guerre du golfe, l’illusion de la connexion, bien avant les réseaux sociaux... le cinéphile revient sur ce que le cinéma oppose à la télévision : le monde. Une profonde réflexion encore bien utile aujourd’hui.
"Dans ce rare entretien, né de la complicité particulière que Serge Daney et moi avons longtemps entretenues aux "Cahier du Cinéma", celui-ci approfondit la relation du spectateur aux diverses images qui lui sont quotidiennement proposées... Le dialogue part d’un film documentaire que j’ai réalisé, lequel montre de jeunes enfants réagir de façon personnelle et drôle à des reproductions de peintures célèbres. Serge Daney élargit ensuite la réflexion aux images "consommées" à la télévision, à celles de l’actualité, du sport, puis à celles du cinéma. Car l’exigence de vérité de Serge, son ouverture au monde, passait par sa propre biographie, évoquée içi : celle d’un homme formé avant tout par le cinéma. Serge Daney, mort en 1992, occupe une place singulière dans le coeur des cinéphiles français. Auteur des textes critiques sans équivalent dans la presse, il publia d’abord aux "Cahiers du Cinéma" dans lequel il devint rédacteur en chef dans les années 70, puis dans "Libération" où son champ d’investigation s’étendit très vite à la télévision. Serge Daney est aussi aimé par des gens qui n’ont pas lu une ligne de lui : car il était avant tout une voix, un ton, toujours inspirés, qui reflétait une intelligence en constant mouvement, en constante recherche. Cette voix, certains l’ont connue à la télévision ou à la radio : Serge conversait de façon totalement originale avec ses invités. Loin du bruit habituel des émissions de cinéma, un lieu où la parole coulait à flots ’pour mieux comprendre, mieux sentir, mieux rêver’." Pascal Kané
Serge Daney (1944-1992) fut un grand penseur de son temps, celui de la fin d’un certain cinéma et de la naissance d’une certaine télévision, une réflexion à la fois très forte et très claire sur la société de l’image en mutation. Cinéphile, critique cinéma, rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma de 1974 à 1981, producteur à France Culture (Microfilms), il a marqué fortement son passage à Libération où il a écrit sur le cinéma, la télévision ("le salaire du zappeur") et même le tennis... Dans cet entretien de mai 1991, Serge Daney parle de la télévision, du rôle social qu’elle joue et de celui qu’elle aurait pu jouer, son incapacité "d’accueillir" l’autre, le tournant de l’image télévisée avec la première guerre du golfe, l’illusion de la connexion, bien avant les réseaux sociaux... le cinéphile revient sur ce que le cinéma oppose à la télévision : le monde. Une profonde réflexion encore bien utile aujourd’hui.
"Dans ce rare entretien, né de la complicité particulière que Serge Daney et moi avons longtemps entretenues aux "Cahier du Cinéma", celui-ci approfondit la relation du spectateur aux diverses images qui lui sont quotidiennement proposées... Le dialogue part d’un film documentaire que j’ai réalisé, lequel montre de jeunes enfants réagir de façon personnelle et drôle à des reproductions de peintures célèbres. Serge Daney élargit ensuite la réflexion aux images "consommées" à la télévision, à celles de l’actualité, du sport, puis à celles du cinéma. Car l’exigence de vérité de Serge, son ouverture au monde, passait par sa propre biographie, évoquée içi : celle d’un homme formé avant tout par le cinéma. Serge Daney, mort en 1992, occupe une place singulière dans le coeur des cinéphiles français. Auteur des textes critiques sans équivalent dans la presse, il publia d’abord aux "Cahiers du Cinéma" dans lequel il devint rédacteur en chef dans les années 70, puis dans "Libération" où son champ d’investigation s’étendit très vite à la télévision. Serge Daney est aussi aimé par des gens qui n’ont pas lu une ligne de lui : car il était avant tout une voix, un ton, toujours inspirés, qui reflétait une intelligence en constant mouvement, en constante recherche. Cette voix, certains l’ont connue à la télévision ou à la radio : Serge conversait de façon totalement originale avec ses invités. Loin du bruit habituel des émissions de cinéma, un lieu où la parole coulait à flots ’pour mieux comprendre, mieux sentir, mieux rêver’." Pascal Kané
Le cinéphile et le village
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