Réalisateur | Thierry Deronne |
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Alors que les conditions de vie se durcissent au Venezuela, une communauté émerge, qui tente de restaurer l'esprit bolivarien d'antan.
Journaliste de terrain, écrivain, ex-rédacteur en chef du Monde diplomatique, Maurice Lemoine couvre l’Amérique Latine et les Caraïbes depuis plus de 40 ans. Après Les enfants cachés du général Pinochet (2015) ou Venezuela, chronique d’une déstabilisation (2019), il prépare un livre sur l’aventurier vénézuélien Juan Guaido (sortie en 2023).
Populisme, dictature, chaos… D’un côté, clichés, slogans et anathèmes ont imposé leur image apocalyptique du Venezuela. De l’autre, nul n’est dupe du rôle de la « guerre hybride » menée par les acteurs internes et externes – sous commandement états-unien – dans la difficile situation du pays. Mais pour tous, bien souvent, demeure un grand mystère : comment la Révolution bolivarienne a-t-elle pu résister au milieu de tant d’adversités ?
C’est que le dédain pour les « détails » fait souvent oublier l’essentiel : « el pueblo ». Pas le peuple mythique – le peuple des hommes et des femmes de chair et d’os. Celui au cœur duquel nous entraîne Thierry Deronne, dans ce documentaire passionnant.
« Nous devons rester debout, ce que nous a inculqué Chávez » : nous voici sur les hauteurs de Caracas, au cœur d’un collectif d’autoconstructrices de leurs logements. « Une personne qui fait de la politique doit aussi savoir semer » : nous voilà avec les « communardes » d’El Maizal et leur vaste organisation productive. Reflet d’une réalité très diverse où le manuel a autant d’importance que l’artiste ou l’« intello », le film mélange et entremêle lenteur du paysan, gracieuseté de la ballerine, concentration des musiciens ; écoles agro-écologiques et lycées en autogestion ; assemblées de la santé, ateliers Internet ; bâtisseuses aux doigts rugueux et fileuses de contes, avec leurs sacs d’histoires à raconter.
Poétique et dynamique, dégageant une énergie communicative, une plongée au cœur d’une identité collective porteuse de son propre système de valeurs, de son idéologie révolutionnaire, de ses utopies. « Le plus important, ici, ce sont les habitants. » Comment ne pas les aimer lorsqu’on découvre ce qu’ils ont vécu et ce qu’ils font ?
Alors que les conditions de vie se durcissent au Venezuela, une communauté émerge, qui tente de restaurer l'esprit bolivarien d'antan.
Journaliste de terrain, écrivain, ex-rédacteur en chef du Monde diplomatique, Maurice Lemoine couvre l’Amérique Latine et les Caraïbes depuis plus de 40 ans. Après Les enfants cachés du général Pinochet (2015) ou Venezuela, chronique d’une déstabilisation (2019), il prépare un livre sur l’aventurier vénézuélien Juan Guaido (sortie en 2023).
Populisme, dictature, chaos… D’un côté, clichés, slogans et anathèmes ont imposé leur image apocalyptique du Venezuela. De l’autre, nul n’est dupe du rôle de la « guerre hybride » menée par les acteurs internes et externes – sous commandement états-unien – dans la difficile situation du pays. Mais pour tous, bien souvent, demeure un grand mystère : comment la Révolution bolivarienne a-t-elle pu résister au milieu de tant d’adversités ?
C’est que le dédain pour les « détails » fait souvent oublier l’essentiel : « el pueblo ». Pas le peuple mythique – le peuple des hommes et des femmes de chair et d’os. Celui au cœur duquel nous entraîne Thierry Deronne, dans ce documentaire passionnant.
« Nous devons rester debout, ce que nous a inculqué Chávez » : nous voici sur les hauteurs de Caracas, au cœur d’un collectif d’autoconstructrices de leurs logements. « Une personne qui fait de la politique doit aussi savoir semer » : nous voilà avec les « communardes » d’El Maizal et leur vaste organisation productive. Reflet d’une réalité très diverse où le manuel a autant d’importance que l’artiste ou l’« intello », le film mélange et entremêle lenteur du paysan, gracieuseté de la ballerine, concentration des musiciens ; écoles agro-écologiques et lycées en autogestion ; assemblées de la santé, ateliers Internet ; bâtisseuses aux doigts rugueux et fileuses de contes, avec leurs sacs d’histoires à raconter.
Poétique et dynamique, dégageant une énergie communicative, une plongée au cœur d’une identité collective porteuse de son propre système de valeurs, de son idéologie révolutionnaire, de ses utopies. « Le plus important, ici, ce sont les habitants. » Comment ne pas les aimer lorsqu’on découvre ce qu’ils ont vécu et ce qu’ils font ?
Nostalgiques du futur