Réalisateur | Cosson Guy |
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"Prévert funkisé, slamisé, toujours d’actualité"
A partir de textes de Jacques Prévert, la musique libertaire, composée par Hervé Krief, s’installe sur un groove mêlé de jazz, de rock et de funk. Le comédien Eric Feldman interprète les textes du poète dont les thèmes vont rencontrer les mots du slameur Gérard Mendy. Les images vidéos mixées en direct par Olivier Azam projettent sur le mur les luttes d’hier et d’aujourd’hui. Ce spectacle vivant nous entraine dans un tourbillon où l’émotion et l’imaginaire se rencontrent et lancent un appel à la résistance.
Avec Gérard Mendy « Ndje » (voix), Hervé Krief (Guitare), Félix Sabal Lecco (Batterie), Yann Paquin (basse), Eric Feldman (Voix), Olivier Azam (images), Jeff Cuvelier (son), William Feller (Lumières).
On entend la voix du président Nicolas Sarkozy : "Le marché, c’est fini, (...) l’anticapitalisme n’offre aucune alternative, (...) l’idée que les marchés ont toujours raison est une idée fausse." Propos contradictoires. Des vidéos montrent sa silhouette qui se déforme, finit par se transformer en un amas de pixels, ces petits carrés qui forment une image numérique.
Sur la scène de La Reine blanche, salle du quartier de La Chapelle, à Paris, qui porte en sous-titre "Théâtre et plateforme culturelle", les musiciens menés par le guitariste Hervé Krief évoluent d’un funk rock puissant à une virée free.
Terriblement lucides
D’autres images s’interposent, un oeil "buñuelien" en gros plan, un corps sur un lit secoué de convulsions. Silence. Le comédien Eric Feldman dit d’une voix inquiète : "La mère fait du tricot. Le fils fait la guerre. Elle trouve ça tout naturel la mère. Et le père, qu’est-ce qu’il fait le père ? Il fait des affaires. Il trouve ça tout naturel le père." Le texte, Familiale, est de Jacques Prévert (1900-1977). Ce passage est l’un des moments les plus saisissants du spectacle "Prévert et champs de révolte", où se mêlent musique (blues rock, funk, traces des musiques du Sahara et de l’Afrique noire...), slam par Gérard Mendy, jeu avec les mots de Prévert et montage de documents d’actualité et de films. Les thèmes de ces révoltes, la guerre, la finance, la misère, l’immigration, la déforestation... sont tous à un endroit dans les poèmes et textes de Prévert. Le slam les actualise. Terriblement lucides hier comme aujourd’hui. Hervé Krief, guitariste complet, dont les groupes vont du big band funk au trio blues, a pensé ce spectacle en coup de poing. Celui de l’action pour le futur. En un geste musical politique. Avec en vue l’humanité.
Le Monde, Sylvain Siclier, 2 décembre 2011
"Prévert funkisé, slamisé, toujours d’actualité"
A partir de textes de Jacques Prévert, la musique libertaire, composée par Hervé Krief, s’installe sur un groove mêlé de jazz, de rock et de funk. Le comédien Eric Feldman interprète les textes du poète dont les thèmes vont rencontrer les mots du slameur Gérard Mendy. Les images vidéos mixées en direct par Olivier Azam projettent sur le mur les luttes d’hier et d’aujourd’hui. Ce spectacle vivant nous entraine dans un tourbillon où l’émotion et l’imaginaire se rencontrent et lancent un appel à la résistance.
Avec Gérard Mendy « Ndje » (voix), Hervé Krief (Guitare), Félix Sabal Lecco (Batterie), Yann Paquin (basse), Eric Feldman (Voix), Olivier Azam (images), Jeff Cuvelier (son), William Feller (Lumières).
On entend la voix du président Nicolas Sarkozy : "Le marché, c’est fini, (...) l’anticapitalisme n’offre aucune alternative, (...) l’idée que les marchés ont toujours raison est une idée fausse." Propos contradictoires. Des vidéos montrent sa silhouette qui se déforme, finit par se transformer en un amas de pixels, ces petits carrés qui forment une image numérique.
Sur la scène de La Reine blanche, salle du quartier de La Chapelle, à Paris, qui porte en sous-titre "Théâtre et plateforme culturelle", les musiciens menés par le guitariste Hervé Krief évoluent d’un funk rock puissant à une virée free.
Terriblement lucides
D’autres images s’interposent, un oeil "buñuelien" en gros plan, un corps sur un lit secoué de convulsions. Silence. Le comédien Eric Feldman dit d’une voix inquiète : "La mère fait du tricot. Le fils fait la guerre. Elle trouve ça tout naturel la mère. Et le père, qu’est-ce qu’il fait le père ? Il fait des affaires. Il trouve ça tout naturel le père." Le texte, Familiale, est de Jacques Prévert (1900-1977). Ce passage est l’un des moments les plus saisissants du spectacle "Prévert et champs de révolte", où se mêlent musique (blues rock, funk, traces des musiques du Sahara et de l’Afrique noire...), slam par Gérard Mendy, jeu avec les mots de Prévert et montage de documents d’actualité et de films. Les thèmes de ces révoltes, la guerre, la finance, la misère, l’immigration, la déforestation... sont tous à un endroit dans les poèmes et textes de Prévert. Le slam les actualise. Terriblement lucides hier comme aujourd’hui. Hervé Krief, guitariste complet, dont les groupes vont du big band funk au trio blues, a pensé ce spectacle en coup de poing. Celui de l’action pour le futur. En un geste musical politique. Avec en vue l’humanité.
Le Monde, Sylvain Siclier, 2 décembre 2011
Prévert et champs de révolte