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Daniel Bensaïd


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Trillat MarcelFailevic Maurice

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Un entretien avec le philosophe Daniel Bensaïd par le journaliste Marcel Trillat, présenté ici en intégralité. Il fut réalisé le 17 avril 2009 parmi les 60 heures tournées pour réaliser le documentaire L’Atlantide. Au cours de cet échange, les deux hommes nous livrent une réflexion prolongée sur les idées qui les ont animés toute leur vie à l’instar des millions d’hommes et de femmes qui avaient des visions quelque peu divergentes après "les dix jours qui bouleversèrent le monde" par la révolution d’octobre 1917 en Russie. Humanisme, intelligence, clarté... animent cet échange passionnant entre Daniel Bensaïd et Marcel Trillat, qui nous ont malheureusement quitté depuis, et qui nous laissent en héritage des idées, à méditer pour la suite de l’histoire.

présentation par le producteur

Cet entretien de Daniel Bensaid n’est pas une interview de politique générale. Il fut effectué lors du tournage du film documentaire réalisé par Marcel Trillat et Maurice Failevic L’Atlantide (France 2 - 2011) dont le sujet est d’essayer de comprendre pourquoi et comment les partis communistes que ce soit au niveau international ou national ont pu exister pendant 70 ans et disparaitre en quelques mois. Marcel Trillat et Maurice Failevic interrogent donc Daniel Bensaïd sur ces questions : La place de l’URSS, le stalinisme, les erreurs du PCF et du PCUS , l’idée du communisme. En clair, cet entretien fait partie des soixante heures d ’entretien de militants (ou ex) et dirigeants (ou ex) communistes, nécessaires à la fabrication du documentaire de 3 heures. Rouge Productions

Hommage à Daniel Bensaïd par Daniel Mermet

Une girafe dans un champ de mulots. Voilà comment on peut représenter Daniel Bensaïd dans le paysage intellectuel d’aujourd’hui. Ce que je dis n’est pas très aimable pour les mulots, c’est vrai. Mais déjà, parmi ces mulots, vous avez reconnu BHL ou Finkielkraut ou Cohn-Bendit… À chacun son mulot.

Moi, c’est Télérama. À la mort de Daniel Bensaïd, Télérama a titré : « une pensée s’éteint ». Le lendemain, sur leur site, ils ont rectifié, c’est devenu : « un penseur s’éteint » Mais rassurez-vous, cher Télérama, le penseur et la pensée sont restés allumés. Vous avez pris vos rêves pour des réalités. Sachez-le, la lutte continue !

Ah, bien sûr, les vieux soixante-huitards en chaise roulante continueront longtemps encore à se battre à coups de canne à propos de Kronstadt et des amours de Frida et Léon dans la maison bleue accrochée à la colline. Mais la lutte continue, elle se mobilise pour les Conti ou les Goodyear, elle lutte contre la privatisation de La Poste et contre la « pwofitasyon », elle se bat pour ce qu’il appelait « l’éco-communisme ». Bensaïd voulait assurer la suite de l’histoire, il n’était pas du genre à mettre des enclumes dans les poches des enfants.

Et pour ça, j’avoue que je me suis un peu servi de lui en l’invitant à la radio. Pour dire, voyez, notre génération, c’est pas que des renégats, pas que des publicitaires libertaires, pas que des épaves social-démocrates… Pas que ceux qui ont propagé la théologie de l’impuissance et du renoncement et qui ont installé la peur au cœur même du système social. Ceux qui nous ont persuadés que nous ne pouvons rien sur notre devenir, et – encore mieux – qui nous ont fait croire que toutes les luttes ont été vaines, quand elles n’ont pas conduit au goulag.

C’est ça, l’irrésistible dont parlait Bensaïd. Résister à l’irrésistible, c’est résister à cette résignation, c’est résister à ce détachement cynique qui justifie les inégalités, l’appropriation privée, la sauvagerie des rapports sociaux.

En fait, Bensaïd n’avait jamais perdu la boussole de sa jeunesse. Le mot « communisme » par exemple. Il s’est cassé les reins à débarrasser ce mot de toutes les casseroles pleines de gravats que l’histoire lui a accrochées dans le dos. Et Marx ? Marx revendiqué par Jacques Attali, Alain Minc et Joseph Staline… Comment débarrasser Marx de son manteau de plomb ? Bensaïd a passé sa vie à nous dire que c’est par là que se trouvent les outils, les leviers et les munitions pour tous ceux qui n’ont pas renoncé à faire le pari de l’émancipation humaine.

Pour Bensaïd, cette émancipation n’est pas un pari, c’est une évidence.
Cette émancipation vient du bas. On ne fait pas le bonheur des peuples malgré eux. Même si on est du côté de l’opprimé, et surtout si on est du côté de l’opprimé… Il revenait souvent sur « l’auto-émancipation ». Sa boussole lui venait de ce bistrot toulousain où sa mère chantait Le Temps des cerises et où son père, dans le tiroir du comptoir, rangeait son étoile jaune, souvenir de Drancy. C’est de là que lui venait ce dur désir d’égalité. Sauf que l’égalité, nous ne la désirons qu’avec nos maîtres. Évidemment, les maîtres et les dominants sont beaucoup moins enclins à l’égalité et au partage. Il faut parfois leur tirer un peu l’oreille et même leur tirer un peu dessus.

Car comme disait Zebda, « y’a pas d’arrangement ». Ou bien tu luttes contre les abus du capitalisme en disant « un autre capitalisme est possible », ou bien tu cherches les voies et les moyens pour le renverser…

Non, la pensée n’est pas éteinte et le penseur non plus. Comme disait Bensaïd, « au moins pour s’épargner la honte de ne pas avoir essayé ».

La lutte continue !

Daniel Mermet, Là-bas si j’y suis


  • ENTRETIEN AVEC DANIEL BENSAÏD PAR MARCEL TRILLAT

    ENTRETIEN AVEC DANIEL BENSAÏD PAR MARCEL TRILLAT


    Langue : Multilingue
  • Produit par Rouge Productions
  • Année de sortie 2020
  • Pays de production France
  • Langue VF
  • Durée 1h58

Un entretien avec le philosophe Daniel Bensaïd par le journaliste Marcel Trillat, présenté ici en intégralité. Il fut réalisé le 17 avril 2009 parmi les 60 heures tournées pour réaliser le documentaire L’Atlantide. Au cours de cet échange, les deux hommes nous livrent une réflexion prolongée sur les idées qui les ont animés toute leur vie à l’instar des millions d’hommes et de femmes qui avaient des visions quelque peu divergentes après "les dix jours qui bouleversèrent le monde" par la révolution d’octobre 1917 en Russie. Humanisme, intelligence, clarté... animent cet échange passionnant entre Daniel Bensaïd et Marcel Trillat, qui nous ont malheureusement quitté depuis, et qui nous laissent en héritage des idées, à méditer pour la suite de l’histoire.

présentation par le producteur

Cet entretien de Daniel Bensaid n’est pas une interview de politique générale. Il fut effectué lors du tournage du film documentaire réalisé par Marcel Trillat et Maurice Failevic L’Atlantide (France 2 - 2011) dont le sujet est d’essayer de comprendre pourquoi et comment les partis communistes que ce soit au niveau international ou national ont pu exister pendant 70 ans et disparaitre en quelques mois. Marcel Trillat et Maurice Failevic interrogent donc Daniel Bensaïd sur ces questions : La place de l’URSS, le stalinisme, les erreurs du PCF et du PCUS , l’idée du communisme. En clair, cet entretien fait partie des soixante heures d ’entretien de militants (ou ex) et dirigeants (ou ex) communistes, nécessaires à la fabrication du documentaire de 3 heures. Rouge Productions

Hommage à Daniel Bensaïd par Daniel Mermet

Une girafe dans un champ de mulots. Voilà comment on peut représenter Daniel Bensaïd dans le paysage intellectuel d’aujourd’hui. Ce que je dis n’est pas très aimable pour les mulots, c’est vrai. Mais déjà, parmi ces mulots, vous avez reconnu BHL ou Finkielkraut ou Cohn-Bendit… À chacun son mulot.

Moi, c’est Télérama. À la mort de Daniel Bensaïd, Télérama a titré : « une pensée s’éteint ». Le lendemain, sur leur site, ils ont rectifié, c’est devenu : « un penseur s’éteint » Mais rassurez-vous, cher Télérama, le penseur et la pensée sont restés allumés. Vous avez pris vos rêves pour des réalités. Sachez-le, la lutte continue !

Ah, bien sûr, les vieux soixante-huitards en chaise roulante continueront longtemps encore à se battre à coups de canne à propos de Kronstadt et des amours de Frida et Léon dans la maison bleue accrochée à la colline. Mais la lutte continue, elle se mobilise pour les Conti ou les Goodyear, elle lutte contre la privatisation de La Poste et contre la « pwofitasyon », elle se bat pour ce qu’il appelait « l’éco-communisme ». Bensaïd voulait assurer la suite de l’histoire, il n’était pas du genre à mettre des enclumes dans les poches des enfants.

Et pour ça, j’avoue que je me suis un peu servi de lui en l’invitant à la radio. Pour dire, voyez, notre génération, c’est pas que des renégats, pas que des publicitaires libertaires, pas que des épaves social-démocrates… Pas que ceux qui ont propagé la théologie de l’impuissance et du renoncement et qui ont installé la peur au cœur même du système social. Ceux qui nous ont persuadés que nous ne pouvons rien sur notre devenir, et – encore mieux – qui nous ont fait croire que toutes les luttes ont été vaines, quand elles n’ont pas conduit au goulag.

C’est ça, l’irrésistible dont parlait Bensaïd. Résister à l’irrésistible, c’est résister à cette résignation, c’est résister à ce détachement cynique qui justifie les inégalités, l’appropriation privée, la sauvagerie des rapports sociaux.

En fait, Bensaïd n’avait jamais perdu la boussole de sa jeunesse. Le mot « communisme » par exemple. Il s’est cassé les reins à débarrasser ce mot de toutes les casseroles pleines de gravats que l’histoire lui a accrochées dans le dos. Et Marx ? Marx revendiqué par Jacques Attali, Alain Minc et Joseph Staline… Comment débarrasser Marx de son manteau de plomb ? Bensaïd a passé sa vie à nous dire que c’est par là que se trouvent les outils, les leviers et les munitions pour tous ceux qui n’ont pas renoncé à faire le pari de l’émancipation humaine.

Pour Bensaïd, cette émancipation n’est pas un pari, c’est une évidence.
Cette émancipation vient du bas. On ne fait pas le bonheur des peuples malgré eux. Même si on est du côté de l’opprimé, et surtout si on est du côté de l’opprimé… Il revenait souvent sur « l’auto-émancipation ». Sa boussole lui venait de ce bistrot toulousain où sa mère chantait Le Temps des cerises et où son père, dans le tiroir du comptoir, rangeait son étoile jaune, souvenir de Drancy. C’est de là que lui venait ce dur désir d’égalité. Sauf que l’égalité, nous ne la désirons qu’avec nos maîtres. Évidemment, les maîtres et les dominants sont beaucoup moins enclins à l’égalité et au partage. Il faut parfois leur tirer un peu l’oreille et même leur tirer un peu dessus.

Car comme disait Zebda, « y’a pas d’arrangement ». Ou bien tu luttes contre les abus du capitalisme en disant « un autre capitalisme est possible », ou bien tu cherches les voies et les moyens pour le renverser…

Non, la pensée n’est pas éteinte et le penseur non plus. Comme disait Bensaïd, « au moins pour s’épargner la honte de ne pas avoir essayé ».

La lutte continue !

Daniel Mermet, Là-bas si j’y suis


  • ENTRETIEN AVEC DANIEL BENSAÏD PAR MARCEL TRILLAT

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