Réalisateurs | Charles Belmont, Marielle Issartel |
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Tourné en 1973 de l'intérieur du Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception dont les militants revendiquent la pratique d'avortements gratuits, Histoires d'A est frappé d'une interdiction totale. Durant un an, il devient l'objet d'une gigantesque partie de cache-cache avec la police. La lutte a payé : l'avortement est dépénalisé en 1975. Cette lutte féministe était aussi simplement humaine.
En version restaurée
- Un film qui fait un spectateur intelligent, jamais sous-estimé, jamais passif.
Jacques Richard, LIBÉRATION, 1973
- Histoires d’A, c’est comment restituer à ceux qui luttent l'ardeur, l'invention, le plaisir qu'il y a à lutter.
Serge Daney, LES CAHIERS DU CINÉMA, 1973
- Un film qui aujourd'hui nous surprend par sa liberté de ton, son élan et sa force cinématographique.
Catherine Bizern, 2001
- Une immense délicatesse émane de chaque plan, où se marque un souci du « prendre soin » non seulement du corps concerné mais du regard du spectateur, et là, il s’agit de cinéma, dans l’élan du meilleur de son histoire.
Jean-Louis Comolli, 2020
Histoires d'A tient une place particulière dans le cinéma français.
Le CNC l’a déclaré en 2020 « film de patrimoine » et, à ce titre, lui a accordé une subvention pour sa restauration numérique et sauvegarde sur pellicule argentique. Cette version restaurée sort en DVD en septembre 2022 et fait l’objet de projections en salle avec débats.
Qu’est-ce que ce film ? En 1972, des centaines de milliers d'avortements clandestins chaque année en France font des morts et des stérilités. Ils sont un fléau. Des médecins du Groupe Information Santé (GIS) découvrent la méthode Karman d'avortement par aspiration et décident de pratiquer des avortements gratuits. Ils lancent un Manifeste provocateur dans la presse, qui sera signé dans un premier temps par 331 médecins puis par plus de 600 praticiens. C'est un point de non-retour.
Cinéastes militants de ce mouvement, Charles Belmont et Marielle Issartel tournent en immersion ce qui deviendra un documentaire féministe de long-métrage d’une exceptionnelle longévité.
Interdit mais vu partout ! Frappé en 1973 d’une interdiction totale, même en projection privée et à l'exportation (son affiche est également interdite), Histoires d’A devient l’objet d’une gigantesque partie de cache-cache entre la police et les militants du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception regroupés dans des comités MLAC locaux chaque jour plus nombreux. Car les réalisateurs et le distributeur (Claude Nedjar pour NEF Diffusion) ont décidé de passer outre l’interdiction et de projeter le film partout en France, ainsi qu’à l’étranger : Belgique, Italie, Espagne, Allemagne, Algérie… Il sera vu par des centaines de milliers de personnes, en deux ans à peine. Organiser une projection et la tenir jusqu’au bout, protéger les bobines par des subterfuges, pousser le pouvoir dans ses retranchements devient un enjeu politique dans chaque ville pour les MLAC locaux. La presse rend compte jour après jour de cette aventure d’une forme inédite pour les droits des femmes.
Ce western urbain dure jusqu’au vote de la loi Veil (le 17 janvier 1975). Le film est alors autorisé, assorti d'une interdiction aux moins de 18 ans (aujourd'hui pour tout public).
Depuis lors, Histoires d'A a continué d'être projeté, en salle, par les centres de Planning familial, des groupes de femmes, d'infirmières, des conseillères conjugales, dans des universités, des lycées, des festivals, toujours accompagné de débats. Devenu un film culte, un mémoire de 200 pages lui est consacré : L’affaire Histoires d’A par l’historienne Anne-Toscane Viudes.
Un film personnel, pas un exposé Jusqu’à la loi Veil, la presse a énormément parlé d’Histoires d’A comme d’un film de lutte féministe. Mais son langage artistique a également été mis en évidence, ce qui explique sans doute qu’il suscite le même intérêt au long des décennies.
Tourné en 1973 de l'intérieur du Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception dont les militants revendiquent la pratique d'avortements gratuits, Histoires d'A est frappé d'une interdiction totale. Durant un an, il devient l'objet d'une gigantesque partie de cache-cache avec la police. La lutte a payé : l'avortement est dépénalisé en 1975. Cette lutte féministe était aussi simplement humaine.
En version restaurée
- Un film qui fait un spectateur intelligent, jamais sous-estimé, jamais passif.
Jacques Richard, LIBÉRATION, 1973
- Histoires d’A, c’est comment restituer à ceux qui luttent l'ardeur, l'invention, le plaisir qu'il y a à lutter.
Serge Daney, LES CAHIERS DU CINÉMA, 1973
- Un film qui aujourd'hui nous surprend par sa liberté de ton, son élan et sa force cinématographique.
Catherine Bizern, 2001
- Une immense délicatesse émane de chaque plan, où se marque un souci du « prendre soin » non seulement du corps concerné mais du regard du spectateur, et là, il s’agit de cinéma, dans l’élan du meilleur de son histoire.
Jean-Louis Comolli, 2020
Histoires d'A tient une place particulière dans le cinéma français.
Le CNC l’a déclaré en 2020 « film de patrimoine » et, à ce titre, lui a accordé une subvention pour sa restauration numérique et sauvegarde sur pellicule argentique. Cette version restaurée sort en DVD en septembre 2022 et fait l’objet de projections en salle avec débats.
Qu’est-ce que ce film ? En 1972, des centaines de milliers d'avortements clandestins chaque année en France font des morts et des stérilités. Ils sont un fléau. Des médecins du Groupe Information Santé (GIS) découvrent la méthode Karman d'avortement par aspiration et décident de pratiquer des avortements gratuits. Ils lancent un Manifeste provocateur dans la presse, qui sera signé dans un premier temps par 331 médecins puis par plus de 600 praticiens. C'est un point de non-retour.
Cinéastes militants de ce mouvement, Charles Belmont et Marielle Issartel tournent en immersion ce qui deviendra un documentaire féministe de long-métrage d’une exceptionnelle longévité.
Interdit mais vu partout ! Frappé en 1973 d’une interdiction totale, même en projection privée et à l'exportation (son affiche est également interdite), Histoires d’A devient l’objet d’une gigantesque partie de cache-cache entre la police et les militants du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception regroupés dans des comités MLAC locaux chaque jour plus nombreux. Car les réalisateurs et le distributeur (Claude Nedjar pour NEF Diffusion) ont décidé de passer outre l’interdiction et de projeter le film partout en France, ainsi qu’à l’étranger : Belgique, Italie, Espagne, Allemagne, Algérie… Il sera vu par des centaines de milliers de personnes, en deux ans à peine. Organiser une projection et la tenir jusqu’au bout, protéger les bobines par des subterfuges, pousser le pouvoir dans ses retranchements devient un enjeu politique dans chaque ville pour les MLAC locaux. La presse rend compte jour après jour de cette aventure d’une forme inédite pour les droits des femmes.
Ce western urbain dure jusqu’au vote de la loi Veil (le 17 janvier 1975). Le film est alors autorisé, assorti d'une interdiction aux moins de 18 ans (aujourd'hui pour tout public).
Depuis lors, Histoires d'A a continué d'être projeté, en salle, par les centres de Planning familial, des groupes de femmes, d'infirmières, des conseillères conjugales, dans des universités, des lycées, des festivals, toujours accompagné de débats. Devenu un film culte, un mémoire de 200 pages lui est consacré : L’affaire Histoires d’A par l’historienne Anne-Toscane Viudes.
Un film personnel, pas un exposé Jusqu’à la loi Veil, la presse a énormément parlé d’Histoires d’A comme d’un film de lutte féministe. Mais son langage artistique a également été mis en évidence, ce qui explique sans doute qu’il suscite le même intérêt au long des décennies.
Histoires d'A