Réalisateur | Mambouch David |
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« Il y a des gestes qui aident à vivre » (Maguy Marin)
Inspirée de l’oeuvre de Samuel Beckett, avec ses dix interprètes enduits d’argile, May B saisit une humanité de pauvres, de vieillards, d’exilés, dont les corps difformes se situent aux antipodes de toutes les représentations classiques et idéalisées du corps dansant. L’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile et de plus émouvant, poursuivant vaille que vaille soninterminable voyage, persistant envers et contre toutdans le sein même d’une fin du monde imminente. « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir » sont les mots qui ouvrent et terminent le spectacle – mais May B ne semble pourtant pas sur le point d’en finir : trente-cinq ans, et huit cent représentations plus tard, toujours la même, toujours autre, la pièce continue de faire vivre ses êtres de poussière, de faire aller et venir cette humanité en haillons qui, dirait-on, n’en finira jamais de passer.
Elle est de ces artistes qui creusent des sillons durables et profonds, qui bouleversent les existences. Depuis plus de 35 ans, Maguy Marin s’est imposée comme une chorégraphe majeure et incontournable de la scène mondiale. Elle occupe depuis le début des années 80 une place à part dans le paysage de la danse contemporaine. Fille d’immigrés espagnols, son œuvre est un coup de poing joyeux et rageur dans le visage de la barbarie. Son parcours et ses prises de positions politiques engagent à l’audace, au courage, au combat. Aujourd’hui plus que jamais, elle en appelle à la priorité de s’occuper des enfants, de transmettre.
« Il y a des gestes qui aident à vivre » dit-elle.
En 1981, son spectacle phare, May B, bouleverse tout ce qu’on croyait de la danse. C’est une déflagration dont l’écho n’a pas fini de résonner depuis trente- cinq ans. Se jouant de tous les codes en vigueur, cette œuvre marque l’histoire des arts vivants par la grâce d’un spectacle atemporel, aujourd’hui devenu mythique. Inspirée de l’œuvre de Samuel Beckett, avec ses dix interprètes enduits d’argile, May B saisit une humanité de pauvres, de vieillards, d’exilés, dont les corps difformes se situent aux antipodes de toutes les représentations classiques et idéalisées du corps dansant. L’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile et de plus émouvant, poursuivant vaille que vaille son interminable voyage, persistant envers et contre tout dans le sein même d’une fin du monde imminente. « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir » sont les mots qui ouvrent et terminent le spectacle – mais May B ne semble pourtant pas sur le point d’en finir : trente-cinq ans, et sept cent représentations plus tard, toujours la même, toujours autre, la pièce continue de faire vivre ses êtres de poussière, de faire aller et venir cette humanité en haillons qui, dirait-on, n’en finira jamais de passer. Traversant les mémoires et le temps, elle nous rappelle notre propre disparition, nos propres disparus, nos épreuves et notre capacité à résister.
Cette pièce demeure à ce jour pour Maguy Marin et sa compagnie le lieu d’une mise en circulation des expériences et des savoirs entre les générations d’artistes qui se sont succédés dans les rôles, au fil des reprises de la pièce. Mais ce qui se transmet ici va bien au-delà de la seule partition chorégraphique : se mettre au travail et pratiquer ensemble entraîne un échange dynamique où le partage, la rigueur, l’exigence, la patience, l’attention, mais aussi l’humilité, la dignité et l’intégrité, sont autant de valeurs sensiblement traversées (...)
L’argile redevenue poussière s’effacera peut-être... mais l’expérience impérissable demeure vive et bouleversante dans les mémoires des danseurs comme des spectateurs. Le parcours de la chorégraphe Maguy Marin, un vaste mouvement des corps et des cœurs, une aventure de notre époque, immortalisée et transmise à son tour par l’image de cinéma.
« Il y a des gestes qui aident à vivre » (Maguy Marin)
Inspirée de l’oeuvre de Samuel Beckett, avec ses dix interprètes enduits d’argile, May B saisit une humanité de pauvres, de vieillards, d’exilés, dont les corps difformes se situent aux antipodes de toutes les représentations classiques et idéalisées du corps dansant. L’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile et de plus émouvant, poursuivant vaille que vaille soninterminable voyage, persistant envers et contre toutdans le sein même d’une fin du monde imminente. « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir » sont les mots qui ouvrent et terminent le spectacle – mais May B ne semble pourtant pas sur le point d’en finir : trente-cinq ans, et huit cent représentations plus tard, toujours la même, toujours autre, la pièce continue de faire vivre ses êtres de poussière, de faire aller et venir cette humanité en haillons qui, dirait-on, n’en finira jamais de passer.
Elle est de ces artistes qui creusent des sillons durables et profonds, qui bouleversent les existences. Depuis plus de 35 ans, Maguy Marin s’est imposée comme une chorégraphe majeure et incontournable de la scène mondiale. Elle occupe depuis le début des années 80 une place à part dans le paysage de la danse contemporaine. Fille d’immigrés espagnols, son œuvre est un coup de poing joyeux et rageur dans le visage de la barbarie. Son parcours et ses prises de positions politiques engagent à l’audace, au courage, au combat. Aujourd’hui plus que jamais, elle en appelle à la priorité de s’occuper des enfants, de transmettre.
« Il y a des gestes qui aident à vivre » dit-elle.
En 1981, son spectacle phare, May B, bouleverse tout ce qu’on croyait de la danse. C’est une déflagration dont l’écho n’a pas fini de résonner depuis trente- cinq ans. Se jouant de tous les codes en vigueur, cette œuvre marque l’histoire des arts vivants par la grâce d’un spectacle atemporel, aujourd’hui devenu mythique. Inspirée de l’œuvre de Samuel Beckett, avec ses dix interprètes enduits d’argile, May B saisit une humanité de pauvres, de vieillards, d’exilés, dont les corps difformes se situent aux antipodes de toutes les représentations classiques et idéalisées du corps dansant. L’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile et de plus émouvant, poursuivant vaille que vaille son interminable voyage, persistant envers et contre tout dans le sein même d’une fin du monde imminente. « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir » sont les mots qui ouvrent et terminent le spectacle – mais May B ne semble pourtant pas sur le point d’en finir : trente-cinq ans, et sept cent représentations plus tard, toujours la même, toujours autre, la pièce continue de faire vivre ses êtres de poussière, de faire aller et venir cette humanité en haillons qui, dirait-on, n’en finira jamais de passer. Traversant les mémoires et le temps, elle nous rappelle notre propre disparition, nos propres disparus, nos épreuves et notre capacité à résister.
Cette pièce demeure à ce jour pour Maguy Marin et sa compagnie le lieu d’une mise en circulation des expériences et des savoirs entre les générations d’artistes qui se sont succédés dans les rôles, au fil des reprises de la pièce. Mais ce qui se transmet ici va bien au-delà de la seule partition chorégraphique : se mettre au travail et pratiquer ensemble entraîne un échange dynamique où le partage, la rigueur, l’exigence, la patience, l’attention, mais aussi l’humilité, la dignité et l’intégrité, sont autant de valeurs sensiblement traversées (...)
L’argile redevenue poussière s’effacera peut-être... mais l’expérience impérissable demeure vive et bouleversante dans les mémoires des danseurs comme des spectateurs. Le parcours de la chorégraphe Maguy Marin, un vaste mouvement des corps et des cœurs, une aventure de notre époque, immortalisée et transmise à son tour par l’image de cinéma.
May B