• Sympathie pour le diable

Sympathie pour le diable


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Réalisateur

De Fontenay Guillaume

Acteur

Vincent Rottiers

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Sarajevo, novembre 92, sept mois après le début du siège.
Le reporter de guerre Paul Marchand nous plonge dans les entrailles d’un conflit fratricide, sous le regard impassible de la communauté internationale. Entre son objectivité journalistique, le sentiment d’impuissance et un certain sens du devoir face à l’horreur, il devra prendre parti.

Avec Niels Schneider, Ella Rumpf, Vincent Rottiers...

Revue de presse

Ecran large : "Sympathie pour le diable nous a totalement pris à revers, nous a bouleversés bien plus que nous ne le pensions. Plusieurs heures après sa projection, il nous hante et nous émeut encore. C’est bel et bien la marque des très grands films."

Transfuge : "un film puissant et sans pathos sur un conflit que l’on n’avait jamais vu d’aussi près. Un film en forme de cri."

Le Nouvel Observateur : "La nervosité de la mise en scène, le cadre resserré au format carré et le tranchant du montage provoquent l’anxiété et la tension. Remarquable."

Aller plus loin

Paul Marchand à Sarajevo : histoire d’un homme et d’une époque qui basculent.
Une émission de France culture à réecouter ici

« Sympathie pour le diable » : pourquoi le film a mis 14 ans à aboutir (Le Parisien)

Le film vu par les mutins

Dès le premier plan, nous voilà propulsé dans le siège de Sarajevo dans une mise en scène quasi documentaire, cadrée en 4/3. Ambiance très vite tendue par les déplacements en Ford Sierra, au pot d’échappement bruyant, sur la fameuse "Sniper Alley", qu’il faut traverser à grande vitesse pour éviter les balles, ce que fait souvent le reporter Paul Marchand, défiant son destin. À l’arrière de la voiture est écrit à la main : « Ne gaspillez pas vos balles, je suis immortel. » Et, moins visible, sur le capot avant un « Morturi te salutant » (Ceux qui vont mourir te saluent) qui résume bien l’état d’esprit.

À l’instar de la Ford Sierra, « Sniper Alley » est l’un des "personnages" principaux du film, un personnage hors-champ, ce qui est toujours bien plus inquiétant. Le « héros » du film, celui que l’on va suivre de bout en bout, est donc le reporter de guerre Paul Marchand, joué remarquablement par Niels Schneider, qui arrive à lui ressembler de façon stupéfiante jusque dans le parler (révélation qui nous est faite à la fin du générique de fin, par une archive filmée montrant le « vrai » Paul Marchand).

On y est, on y croit, et pas seulement parce que tout est « basé sur des faits réels », car faut-il encore que le réel soit crédible au cinéma et là, il l’est. Tous les acteurs jouent « juste », jusqu’aux silhouettes, toutes et tous sont crédibles dans toutes les situations, ce qui n’est pas si courant au cinéma et qui est une bonne nouvelle quand on veut bien se laisser embarquer dans une fiction qui s’appuie sur une situation contemporaine dont on a déjà vu beaucoup d’images télévisées par le passé (bien que tout ça soit loin désormais et encore plus pour les gens qui n’ont pas regardé la télévision entre 1992 et 1995 et qui ne se souviennent plus qu’avant le siège de Sarajevo, il y eut un pays qui s’appelait Yougoslavie).

Ella Rumpf crève l’écran dans le rôle de Boba, l’interprète serbe qui parle six langues, un rôle qui, dans un autre film, aurait pu tourner au faire-valoir si elle n’avait pas tenu sa place, centrale dans le scénario, et grâce sa géniale interprétation, tout en finesse.

Que ça soit dans le jeu ou la mise en scène, l’absence d’effets permet d’échapper au genre « action » que le film n’est pas, malgré la tension permanente dans laquelle nous entraine cette terrible situation de siège et la violence inhérente à la guerre, filmée sans complaisance, sans nous ménager, sans morbidité non plus, avec un réalisme parfois cru jusqu’à un moment terrible dont on n’arrive pas à se remettre, bien au-delà du temps du film mais que je me garderais bien de vous dire tellement il est inattendu et laisse sans mots.

La bande son joue un rôle primordial dans la discrète mise en scène. L’utilisation de la musique est très mesurée et toujours, jamais utilisée autrement que partant de sa source dans les situations* : depuis un autoradio de la Mercedes qui accompagne Boba pour sa première apparition, dans la boîte de nuit quand elle y danse, quand on l’écoute en voiture pour chanter et couvrir le pot d’échappement de la Ford Sierra, et chacune de ses utilisations est un moment d’échappatoire pour les personnages, comme pour nous, particulièrement dans la boîte de nuit où Boba et Paul oublient tout ce qui les entoure, pour un instant. Et cette utilisation de la musique, qui semble « décalée » par rapport à la situation est conforme à sa présence dans les zones de guerre où sont regroupés des expatriés journalistes, humanitaires, soldats… qui viennent avec le peu de culture qu’ils peuvent emporter et partager : la musique, la chanson… Ceci est particulièrement bien vu (bien entendu, disons).

Sympathie pour le Diable, l’air de rien, peu à peu, nous saisit et nous enferme dans cette prison que fut le siège « le plus long des guerres contemporaines » comme nous indique le générique, dans laquelle on ne voit aucune issue et en cela il est vraiment diabolique. Amour impossible. Et c’est de cela que cause le film, de cette impossibilité, de cette impuissance de Paul Marchand qui n’arrive pas à se contenter d’être l’observateur neutre d’une situation qui se gangrène et qui interroge sans cesse le rôle joué par chaque étranger présent ici avec plus ou moins de résignation, entre la journaliste de CNN qui fait son job « à l’américaine » en se mettant dans l’histoire, celui qui triche un peu au montage de son reportage TV pour faire ressentir un peu plus fort les tirs atténués par l’enregistrement vidéo, et celui de la majorité des journalistes présents qui font « au mieux », font avant tout « esprit de corps » et noient leurs angoisses dans les parties de poker, alors que Marchand compte méticuleusement les morts à la morgue. Le reporter cherche désespérément plus fort engagement, en résonance avec l’histoire du tireur d’élite des casques bleu qui ronge son frein à observer des horreurs à la lunette sans être autorisé à intervenir. Pas d’analyses géopolitiques là-dedans, à vous de vous débrouiller pour aller chercher ailleurs les causes complexes de ce siège et les raisons de cette situation absurde, on accepte le parti pris de Paul Marchand, de le suivre jusqu’au bout dans sa détresse et c’est ce qu’on peut attendre de mieux du cinéma.

O.A.

* Musique diégétique disent les universitaires.


  • Sympathie pour le diable

    Sympathie pour le diable


    Langue : Multilingue
  • Proposé par <p>Universcine</p>
  • Année de sortie 2019
  • Pays de production France
  • Langue VF
  • Durée 01H40
  • Identifiant Allociné 264480

Sarajevo, novembre 92, sept mois après le début du siège.
Le reporter de guerre Paul Marchand nous plonge dans les entrailles d’un conflit fratricide, sous le regard impassible de la communauté internationale. Entre son objectivité journalistique, le sentiment d’impuissance et un certain sens du devoir face à l’horreur, il devra prendre parti.

Avec Niels Schneider, Ella Rumpf, Vincent Rottiers...

Revue de presse

Ecran large : "Sympathie pour le diable nous a totalement pris à revers, nous a bouleversés bien plus que nous ne le pensions. Plusieurs heures après sa projection, il nous hante et nous émeut encore. C’est bel et bien la marque des très grands films."

Transfuge : "un film puissant et sans pathos sur un conflit que l’on n’avait jamais vu d’aussi près. Un film en forme de cri."

Le Nouvel Observateur : "La nervosité de la mise en scène, le cadre resserré au format carré et le tranchant du montage provoquent l’anxiété et la tension. Remarquable."

Aller plus loin

Paul Marchand à Sarajevo : histoire d’un homme et d’une époque qui basculent.
Une émission de France culture à réecouter ici

« Sympathie pour le diable » : pourquoi le film a mis 14 ans à aboutir (Le Parisien)

Le film vu par les mutins

Dès le premier plan, nous voilà propulsé dans le siège de Sarajevo dans une mise en scène quasi documentaire, cadrée en 4/3. Ambiance très vite tendue par les déplacements en Ford Sierra, au pot d’échappement bruyant, sur la fameuse "Sniper Alley", qu’il faut traverser à grande vitesse pour éviter les balles, ce que fait souvent le reporter Paul Marchand, défiant son destin. À l’arrière de la voiture est écrit à la main : « Ne gaspillez pas vos balles, je suis immortel. » Et, moins visible, sur le capot avant un « Morturi te salutant » (Ceux qui vont mourir te saluent) qui résume bien l’état d’esprit.

À l’instar de la Ford Sierra, « Sniper Alley » est l’un des "personnages" principaux du film, un personnage hors-champ, ce qui est toujours bien plus inquiétant. Le « héros » du film, celui que l’on va suivre de bout en bout, est donc le reporter de guerre Paul Marchand, joué remarquablement par Niels Schneider, qui arrive à lui ressembler de façon stupéfiante jusque dans le parler (révélation qui nous est faite à la fin du générique de fin, par une archive filmée montrant le « vrai » Paul Marchand).

On y est, on y croit, et pas seulement parce que tout est « basé sur des faits réels », car faut-il encore que le réel soit crédible au cinéma et là, il l’est. Tous les acteurs jouent « juste », jusqu’aux silhouettes, toutes et tous sont crédibles dans toutes les situations, ce qui n’est pas si courant au cinéma et qui est une bonne nouvelle quand on veut bien se laisser embarquer dans une fiction qui s’appuie sur une situation contemporaine dont on a déjà vu beaucoup d’images télévisées par le passé (bien que tout ça soit loin désormais et encore plus pour les gens qui n’ont pas regardé la télévision entre 1992 et 1995 et qui ne se souviennent plus qu’avant le siège de Sarajevo, il y eut un pays qui s’appelait Yougoslavie).

Ella Rumpf crève l’écran dans le rôle de Boba, l’interprète serbe qui parle six langues, un rôle qui, dans un autre film, aurait pu tourner au faire-valoir si elle n’avait pas tenu sa place, centrale dans le scénario, et grâce sa géniale interprétation, tout en finesse.

Que ça soit dans le jeu ou la mise en scène, l’absence d’effets permet d’échapper au genre « action » que le film n’est pas, malgré la tension permanente dans laquelle nous entraine cette terrible situation de siège et la violence inhérente à la guerre, filmée sans complaisance, sans nous ménager, sans morbidité non plus, avec un réalisme parfois cru jusqu’à un moment terrible dont on n’arrive pas à se remettre, bien au-delà du temps du film mais que je me garderais bien de vous dire tellement il est inattendu et laisse sans mots.

La bande son joue un rôle primordial dans la discrète mise en scène. L’utilisation de la musique est très mesurée et toujours, jamais utilisée autrement que partant de sa source dans les situations* : depuis un autoradio de la Mercedes qui accompagne Boba pour sa première apparition, dans la boîte de nuit quand elle y danse, quand on l’écoute en voiture pour chanter et couvrir le pot d’échappement de la Ford Sierra, et chacune de ses utilisations est un moment d’échappatoire pour les personnages, comme pour nous, particulièrement dans la boîte de nuit où Boba et Paul oublient tout ce qui les entoure, pour un instant. Et cette utilisation de la musique, qui semble « décalée » par rapport à la situation est conforme à sa présence dans les zones de guerre où sont regroupés des expatriés journalistes, humanitaires, soldats… qui viennent avec le peu de culture qu’ils peuvent emporter et partager : la musique, la chanson… Ceci est particulièrement bien vu (bien entendu, disons).

Sympathie pour le Diable, l’air de rien, peu à peu, nous saisit et nous enferme dans cette prison que fut le siège « le plus long des guerres contemporaines » comme nous indique le générique, dans laquelle on ne voit aucune issue et en cela il est vraiment diabolique. Amour impossible. Et c’est de cela que cause le film, de cette impossibilité, de cette impuissance de Paul Marchand qui n’arrive pas à se contenter d’être l’observateur neutre d’une situation qui se gangrène et qui interroge sans cesse le rôle joué par chaque étranger présent ici avec plus ou moins de résignation, entre la journaliste de CNN qui fait son job « à l’américaine » en se mettant dans l’histoire, celui qui triche un peu au montage de son reportage TV pour faire ressentir un peu plus fort les tirs atténués par l’enregistrement vidéo, et celui de la majorité des journalistes présents qui font « au mieux », font avant tout « esprit de corps » et noient leurs angoisses dans les parties de poker, alors que Marchand compte méticuleusement les morts à la morgue. Le reporter cherche désespérément plus fort engagement, en résonance avec l’histoire du tireur d’élite des casques bleu qui ronge son frein à observer des horreurs à la lunette sans être autorisé à intervenir. Pas d’analyses géopolitiques là-dedans, à vous de vous débrouiller pour aller chercher ailleurs les causes complexes de ce siège et les raisons de cette situation absurde, on accepte le parti pris de Paul Marchand, de le suivre jusqu’au bout dans sa détresse et c’est ce qu’on peut attendre de mieux du cinéma.

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* Musique diégétique disent les universitaires.


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    Langue : Multilingue
  • Proposé par <p>Universcine</p>
  • Année de sortie 2019
  • Pays de production France
  • Langue VF
  • Durée 01H40
  • Identifiant Allociné 264480

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