Réalisateur | Oppenheimer Joshua |
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"Je n’ai jamais vu de film si puissant, si effrayant. C’est sans précédent dans l’histoire du cinéma". Werner Herzog
Une plongée vertigineuse dans les abysses de l’inhumanité, une réflexion saisissante sur l’acte de tuer.
Lorsque Joshua Oppenheimer se rend en Indonésie pour réaliser un documentaire sur le massacre de plus d’un million d’opposants politiques (accusés de "communisme") en 1965, il n’imagine pas que, 45 ans après les faits, les survivants terrorisés hésiteraient à s’exprimer. Les bourreaux, eux, protégés par un pouvoir corrompu, s’épanchent librement et proposent même de rejouer les scènes d’exactions qu’ils ont commises. Joshua Oppenheimer s’empare de cette proposition dans un exercice de cinéma vérité inédit où les bourreaux revivent fièrement leurs crimes devant la caméra, en célébrant avec entrain leur rôle dans cette tuerie de masse. "Comme si Hitler et ses complices avaient survécu, puis se seraient réunis pour reconstituer leurs scènes favorites de l’Holocauste devant une caméra", affirme le journaliste Brian D. Johnson.
Quand on a vu ce film, on n’en est pas revenu. À chaque séquence, le choc. On se pince pour se convaincre qu’on n’est pas en plein délire. Le documentaire montre des bourreaux/vainqueurs face à la représentation de leurs propres crimes. Et pour cela, il se sert de la fiction comme prétexte, comme exutoire pour faire ressortir ce que le documentaire ne permet pas ici. Avec ce dispositif, le réalisateur essaye pendant tout le film, très habilement, de tirer la bile du ventre des monstres, de creuser dans leur âme et leur corps pour y trouver un cœur, un peu d’humanité, une trace de remords, quand rien ne le laisse poindre. Et il finit par atteindre son but. Pour sa démarche et s’être approché si près des bourreaux, au cœur du mal, Joshua Oppenheimer a été bien sûr très critiqué. Il réalise pourtant un chef d’œuvre. À voir absolument !
Le massacre des communistes indonésiens (Partai Komunis Indonesia, PKI), en 1965-66 n’est pas connu... On estime aujourd’hui qu’ils auraient fait pourtant entre un et trois millions de morts. Une bagatelle pour les défenseurs de la démocratie partout dans le monde ? Ici, les tyrans étaient soutenus par les États-Unis et le Royaume Uni. Le dirigeant Suharto, l’ami de l’occident, sera soutenu dans ses crimes et encore au Timor Oriental. Alors que disaient les BHL and co ? Rien.
Les fiches du cinéma : "Dans la même veine que Rithy Panh et Werner Herzog, Joshua Oppenheimer signe un documentaire brillant sur le mal et le pouvoir."
Positif : "The Act of Killing fait comprendre à quel point le grotesque n’est pas qu’une dramatisation, mais une des figures possibles, une figure humaine, hélas, de l’insoutenable."
Télérama : "Très dérangeante, cette collusion-collision entre le réel et la fiction ne stylise pourtant pas l’horreur. Elle en révèle au contraire la face la plus crue, en donnant accès, via leur imaginaire, au point de vue des assassins."
L’Humanité : "Le cinéaste rencontre certains de ces bourreaux à la retraite, dont Anwar Congo et Herman Koto, qui narrent leurs exactions avec vanité, paradent avec une milice paramilitaire, et figurent en travestis dans des tableau kitsch. Poussant le grotesque à son comble, le cinéaste fait éclater la monstruosité de ces êtres sans morale."
Les Inrockuptibles : "Surréaliste st bien le mot car, en plus d’interviews classiques, de visites des lieux de sévices, le cinéaste met en scène des parodies clownesques, des exécutions et des saynètes d’un kitsch inouï."
- Bafta 2014 : Prix du Meilleur documentaire
- Oscars 2014 : Nomination (Prix du Meilleur Documentaire)
- European Film Award : Prix du Meilleur Documentaire
Réalisation : Joshua Oppenheimer
Photographie : Carlos Arango de Montis et Lars Skree
Montage : Niels Pagh Andersen, Janus Billeskov Jansen, Mariko Montpetit, Charlotte Munch Bengtsen et Ariadna Fatjó-Vilas Mestre
Musique : Elin Øyen Vister
"Je n’ai jamais vu de film si puissant, si effrayant. C’est sans précédent dans l’histoire du cinéma". Werner Herzog
Une plongée vertigineuse dans les abysses de l’inhumanité, une réflexion saisissante sur l’acte de tuer.
Lorsque Joshua Oppenheimer se rend en Indonésie pour réaliser un documentaire sur le massacre de plus d’un million d’opposants politiques (accusés de "communisme") en 1965, il n’imagine pas que, 45 ans après les faits, les survivants terrorisés hésiteraient à s’exprimer. Les bourreaux, eux, protégés par un pouvoir corrompu, s’épanchent librement et proposent même de rejouer les scènes d’exactions qu’ils ont commises. Joshua Oppenheimer s’empare de cette proposition dans un exercice de cinéma vérité inédit où les bourreaux revivent fièrement leurs crimes devant la caméra, en célébrant avec entrain leur rôle dans cette tuerie de masse. "Comme si Hitler et ses complices avaient survécu, puis se seraient réunis pour reconstituer leurs scènes favorites de l’Holocauste devant une caméra", affirme le journaliste Brian D. Johnson.
Quand on a vu ce film, on n’en est pas revenu. À chaque séquence, le choc. On se pince pour se convaincre qu’on n’est pas en plein délire. Le documentaire montre des bourreaux/vainqueurs face à la représentation de leurs propres crimes. Et pour cela, il se sert de la fiction comme prétexte, comme exutoire pour faire ressortir ce que le documentaire ne permet pas ici. Avec ce dispositif, le réalisateur essaye pendant tout le film, très habilement, de tirer la bile du ventre des monstres, de creuser dans leur âme et leur corps pour y trouver un cœur, un peu d’humanité, une trace de remords, quand rien ne le laisse poindre. Et il finit par atteindre son but. Pour sa démarche et s’être approché si près des bourreaux, au cœur du mal, Joshua Oppenheimer a été bien sûr très critiqué. Il réalise pourtant un chef d’œuvre. À voir absolument !
Le massacre des communistes indonésiens (Partai Komunis Indonesia, PKI), en 1965-66 n’est pas connu... On estime aujourd’hui qu’ils auraient fait pourtant entre un et trois millions de morts. Une bagatelle pour les défenseurs de la démocratie partout dans le monde ? Ici, les tyrans étaient soutenus par les États-Unis et le Royaume Uni. Le dirigeant Suharto, l’ami de l’occident, sera soutenu dans ses crimes et encore au Timor Oriental. Alors que disaient les BHL and co ? Rien.
Les fiches du cinéma : "Dans la même veine que Rithy Panh et Werner Herzog, Joshua Oppenheimer signe un documentaire brillant sur le mal et le pouvoir."
Positif : "The Act of Killing fait comprendre à quel point le grotesque n’est pas qu’une dramatisation, mais une des figures possibles, une figure humaine, hélas, de l’insoutenable."
Télérama : "Très dérangeante, cette collusion-collision entre le réel et la fiction ne stylise pourtant pas l’horreur. Elle en révèle au contraire la face la plus crue, en donnant accès, via leur imaginaire, au point de vue des assassins."
L’Humanité : "Le cinéaste rencontre certains de ces bourreaux à la retraite, dont Anwar Congo et Herman Koto, qui narrent leurs exactions avec vanité, paradent avec une milice paramilitaire, et figurent en travestis dans des tableau kitsch. Poussant le grotesque à son comble, le cinéaste fait éclater la monstruosité de ces êtres sans morale."
Les Inrockuptibles : "Surréaliste st bien le mot car, en plus d’interviews classiques, de visites des lieux de sévices, le cinéaste met en scène des parodies clownesques, des exécutions et des saynètes d’un kitsch inouï."
- Bafta 2014 : Prix du Meilleur documentaire
- Oscars 2014 : Nomination (Prix du Meilleur Documentaire)
- European Film Award : Prix du Meilleur Documentaire
Réalisation : Joshua Oppenheimer
Photographie : Carlos Arango de Montis et Lars Skree
Montage : Niels Pagh Andersen, Janus Billeskov Jansen, Mariko Montpetit, Charlotte Munch Bengtsen et Ariadna Fatjó-Vilas Mestre
Musique : Elin Øyen Vister
The act of killing