Réalisateur | Peter Davis |
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Entre mars et , Joris Ivens tourne Terre d’Espagne (The Spanish Earth) pour soutenir les républicains espagnols contre l’agression franquiste. Il filme de figures de l’armée populaire : « la Pasionaria » Dolores Ibárruri, le député républicain José Diaz et les dirigeants des forces républicaines, le Commandant Martinez de Aragón et Enrique Líster. Les commentaires sont dits par Ernest Hemingway et John Dos Passos qui participent de près au tournage.
Dans ce documentaire réalisé en 2017 et inédit en France jusque-là, le réalisateur nord-américain Peter Davis, revient aux racines du film de Joris Ivens qui reste une référence quand on évoque la guerre d’Espagne. L’occasion de saisir les enjeux d’une résistance antifasciste qui annonçait la Seconde Guerre mondiale.
Peter Davis reprend des entretiens réalisés au début des années 1980 notamment, on retrouve Joris Ivens, Helen Van Dongen, Martha Gellhorn, Georges Seldes, la présence continue de Ernest Hemingway… "primo-antifascistes" qui s'étaient engagés contre le fascisme en marche.
Lors de la première de The Spanish Earth, le président Roosevelt demandait à Ivens : "Pourquoi n'êtes-vous pas allé voir du côté de Franco, pour être plus objectif ?". Le cinéaste lui répondit : "Si j'avais été du côté du franquiste, je ne serais pas là, vous savez. J'aurais été exécuté !"
Joris Ivens est l'un des plus grands documentaristes du siècle. Tous ses films placent l'homme dans son histoire et en font un héros indifférencié de ceux mis en scène dans les oeuvres de fiction. Eternel globe-trotter, Ivens sillonne les quatre coins du monde et, posant sa caméra devant les soubresauts de son époque, s'intéresse à l'individu inscrit dans la communauté, mis en rapport avec son milieu social. Militant et philosophe, il est aussi poète, voire utopiste. Sa foi en l'homme se traduit notamment par la dramatisation de la nature. Il se veut le témoin de l'espoir révolutionnaire. Avec lui, l'homme se place au centre de l'histoire, mais aussi de la nature. Dès son premier film, Le Pont (1928), il séduit les milieux d'avant-garde. Après quelques essais qui parfont sa maîtrise de la caméra, il tourne une oeuvre poétique sur Amsterdam sous la pluie : Regen (1929). Ce film lui ouvre les portes de la reconnaissance, chez lui, mais aussi à l'étranger. En 1932, il est le premier cinéaste étranger à travailler en Union Soviétique, et se lie d'amitié avec Eisenstein et Poudovkine. Il signe un documentaire sur le premier Plan quinquennal : Komsomol.
En 1933, il tourne avec Henri Storck l'une de ses oeuvres majeures, Borinage, sur les conséquences d'une grève dans une région minière en Belgique.
Il reprend en 1934 des séquences tournées en 1930 et obtient Nouvelle terre, un montage sur la crise de 1929. Après un documentaire sur l'incendie du Reichstag, il filme avec John Ferno et Ernest Hemingway Terre d'Espagne en 1937, pendant la guerre civile qui ravage le pays. Il part ensuite pour les Etats-Unis - où il fréquente Robert Flaherty, John Dos Passos ou encore Fredric March, et réalise (The Power and the Land, 1940) - puis au Canada et en Indonésie. Il y tourne Indonesia Calling, consacré à la grève des dockers et des marins australiens militant contre la colonisation de l'Indonésie. Entre 1947 et 1950, il s'intéresse aux démocraties populaires en Europe centrale. Le Chant des fleuves (1954) est un montage de documents qui se focalise sur la vie de l'homme dans le monde. En 1957, Ivens est à Paris pour une allégorie du bonheur, La Seine a rencontré Paris, puis en Chine pour Lettre de Chine et 600 millions avec vous. Il parcourt ensuite l'Italie, le Mali, Cuba, le Vietnam. Dans les années 1970, il voyage énormément en Chine, et en 1976, il regroupe plusieurs films sous le titre Comment Yukong déplaça les montagnes (1973) et y livre ses diverses perceptions du pays. Son ultime oeuvre, Une histoire de vent (1988), co-réalisé avec sa compagne Marceline Loridan, raconte l'histoire d'un homme qui tente de filmer le vent. Cet homme, ce poète lyrique, c'est lui. (source Ciné-Ressources)
Martha Gellhorn (8 novembre 1908 – 15 février 1998), journaliste, correspondante de guerre et écrivaine américaine, a couvert tous les grands conflits mondiaux du xxe siècle, de la guerre d'Espagne à l'invasion du Panama par les États-Unis.
En 1936, elle rencontre Ernest Hemingway à Key West. Quelques mois plus tard, elle s'envole pour Madrid pour couvrir la guerre d'Espagne aux côtés des Républicains espagnols pour le compte du magazine Collier's avec seulement 50 dollars en poche. Elle retrouve Hemingway, à l’hôtel Florida, point de rencontre incontournable de tous les intellectuels internationaux. Dans ses articles, elle raconte avec toute sa sensibilité, comment vivent au quotidien les Madrilènes sous les bombes, le froid et la faim.
Correspondante de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est la seule femme à participer au débarquement en Normandie avec les troupes américaines à bord d'un navire-hôpital, elle accompagne l'aviation lors de bombardements sur l'Allemagne, se trouve à Dachau lors de la libération du camp de concentration. Plus tard, elle couvrira aussi la guerre du Vietnam et celle du Salvador en 1983 et fera encore un dernier reportage de guerre lors de l'invasion du Panama par les Etats-Unis en 1989, à 81 ans. Atteinte d'un cancer, elle donne la mort le 15 février 1998 avec une capsule de cyanure.
Peter Davis produit et distribue des films documentaires sociopolitiques primés et des photographies de manière indépendante depuis 1962. Avec un accent particulier sur les documentaires sociopolitiques, la collection couvre des sujets tels que le gouvernement, l'histoire, l'écologie, la culture, la santé et la science, la biographie et la période de l'apartheid dans l'histoire de l'Afrique du Sud, entre autres. Parmi les premiers titres notables, on trouve une série de films réalisés à Londres, en Jamaïque, au Belize et à Cuba dans les années 1960. Ses premiers films des années 1970 abordent l'espionnage de la guerre froide (Counterpoint), le Watergate (The Paperback Vigilante), et c'est à cette époque que Davis commence à étudier les injustices de l'apartheid en Afrique du Sud avec le documentaire White Laager (1977). Son travail dans ce pays a donné lieu à des films sur Winnie et Nelson Mandela, à des performances musicales enregistrées et à une série en deux parties sur l'histoire du cinéma sud-africain - In Darkest Hollywood, Cinema and Apartheid (1993). Jusqu'aux années 2000, Peter Davis a continué à réaliser des films de recherche et d'importance politique, traitant de sujets divers tels que le sida au Zimbabwe, les guérisseurs en Afrique du Sud, l'histoire du tourisme juif dans les Catskills de New York et les problèmes environnementaux en Europe de l'Est.
Entre mars et , Joris Ivens tourne Terre d’Espagne (The Spanish Earth) pour soutenir les républicains espagnols contre l’agression franquiste. Il filme de figures de l’armée populaire : « la Pasionaria » Dolores Ibárruri, le député républicain José Diaz et les dirigeants des forces républicaines, le Commandant Martinez de Aragón et Enrique Líster. Les commentaires sont dits par Ernest Hemingway et John Dos Passos qui participent de près au tournage.
Dans ce documentaire réalisé en 2017 et inédit en France jusque-là, le réalisateur nord-américain Peter Davis, revient aux racines du film de Joris Ivens qui reste une référence quand on évoque la guerre d’Espagne. L’occasion de saisir les enjeux d’une résistance antifasciste qui annonçait la Seconde Guerre mondiale.
Peter Davis reprend des entretiens réalisés au début des années 1980 notamment, on retrouve Joris Ivens, Helen Van Dongen, Martha Gellhorn, Georges Seldes, la présence continue de Ernest Hemingway… "primo-antifascistes" qui s'étaient engagés contre le fascisme en marche.
Lors de la première de The Spanish Earth, le président Roosevelt demandait à Ivens : "Pourquoi n'êtes-vous pas allé voir du côté de Franco, pour être plus objectif ?". Le cinéaste lui répondit : "Si j'avais été du côté du franquiste, je ne serais pas là, vous savez. J'aurais été exécuté !"
Joris Ivens est l'un des plus grands documentaristes du siècle. Tous ses films placent l'homme dans son histoire et en font un héros indifférencié de ceux mis en scène dans les oeuvres de fiction. Eternel globe-trotter, Ivens sillonne les quatre coins du monde et, posant sa caméra devant les soubresauts de son époque, s'intéresse à l'individu inscrit dans la communauté, mis en rapport avec son milieu social. Militant et philosophe, il est aussi poète, voire utopiste. Sa foi en l'homme se traduit notamment par la dramatisation de la nature. Il se veut le témoin de l'espoir révolutionnaire. Avec lui, l'homme se place au centre de l'histoire, mais aussi de la nature. Dès son premier film, Le Pont (1928), il séduit les milieux d'avant-garde. Après quelques essais qui parfont sa maîtrise de la caméra, il tourne une oeuvre poétique sur Amsterdam sous la pluie : Regen (1929). Ce film lui ouvre les portes de la reconnaissance, chez lui, mais aussi à l'étranger. En 1932, il est le premier cinéaste étranger à travailler en Union Soviétique, et se lie d'amitié avec Eisenstein et Poudovkine. Il signe un documentaire sur le premier Plan quinquennal : Komsomol.
En 1933, il tourne avec Henri Storck l'une de ses oeuvres majeures, Borinage, sur les conséquences d'une grève dans une région minière en Belgique.
Il reprend en 1934 des séquences tournées en 1930 et obtient Nouvelle terre, un montage sur la crise de 1929. Après un documentaire sur l'incendie du Reichstag, il filme avec John Ferno et Ernest Hemingway Terre d'Espagne en 1937, pendant la guerre civile qui ravage le pays. Il part ensuite pour les Etats-Unis - où il fréquente Robert Flaherty, John Dos Passos ou encore Fredric March, et réalise (The Power and the Land, 1940) - puis au Canada et en Indonésie. Il y tourne Indonesia Calling, consacré à la grève des dockers et des marins australiens militant contre la colonisation de l'Indonésie. Entre 1947 et 1950, il s'intéresse aux démocraties populaires en Europe centrale. Le Chant des fleuves (1954) est un montage de documents qui se focalise sur la vie de l'homme dans le monde. En 1957, Ivens est à Paris pour une allégorie du bonheur, La Seine a rencontré Paris, puis en Chine pour Lettre de Chine et 600 millions avec vous. Il parcourt ensuite l'Italie, le Mali, Cuba, le Vietnam. Dans les années 1970, il voyage énormément en Chine, et en 1976, il regroupe plusieurs films sous le titre Comment Yukong déplaça les montagnes (1973) et y livre ses diverses perceptions du pays. Son ultime oeuvre, Une histoire de vent (1988), co-réalisé avec sa compagne Marceline Loridan, raconte l'histoire d'un homme qui tente de filmer le vent. Cet homme, ce poète lyrique, c'est lui. (source Ciné-Ressources)
Martha Gellhorn (8 novembre 1908 – 15 février 1998), journaliste, correspondante de guerre et écrivaine américaine, a couvert tous les grands conflits mondiaux du xxe siècle, de la guerre d'Espagne à l'invasion du Panama par les États-Unis.
En 1936, elle rencontre Ernest Hemingway à Key West. Quelques mois plus tard, elle s'envole pour Madrid pour couvrir la guerre d'Espagne aux côtés des Républicains espagnols pour le compte du magazine Collier's avec seulement 50 dollars en poche. Elle retrouve Hemingway, à l’hôtel Florida, point de rencontre incontournable de tous les intellectuels internationaux. Dans ses articles, elle raconte avec toute sa sensibilité, comment vivent au quotidien les Madrilènes sous les bombes, le froid et la faim.
Correspondante de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est la seule femme à participer au débarquement en Normandie avec les troupes américaines à bord d'un navire-hôpital, elle accompagne l'aviation lors de bombardements sur l'Allemagne, se trouve à Dachau lors de la libération du camp de concentration. Plus tard, elle couvrira aussi la guerre du Vietnam et celle du Salvador en 1983 et fera encore un dernier reportage de guerre lors de l'invasion du Panama par les Etats-Unis en 1989, à 81 ans. Atteinte d'un cancer, elle donne la mort le 15 février 1998 avec une capsule de cyanure.
Peter Davis produit et distribue des films documentaires sociopolitiques primés et des photographies de manière indépendante depuis 1962. Avec un accent particulier sur les documentaires sociopolitiques, la collection couvre des sujets tels que le gouvernement, l'histoire, l'écologie, la culture, la santé et la science, la biographie et la période de l'apartheid dans l'histoire de l'Afrique du Sud, entre autres. Parmi les premiers titres notables, on trouve une série de films réalisés à Londres, en Jamaïque, au Belize et à Cuba dans les années 1960. Ses premiers films des années 1970 abordent l'espionnage de la guerre froide (Counterpoint), le Watergate (The Paperback Vigilante), et c'est à cette époque que Davis commence à étudier les injustices de l'apartheid en Afrique du Sud avec le documentaire White Laager (1977). Son travail dans ce pays a donné lieu à des films sur Winnie et Nelson Mandela, à des performances musicales enregistrées et à une série en deux parties sur l'histoire du cinéma sud-africain - In Darkest Hollywood, Cinema and Apartheid (1993). Jusqu'aux années 2000, Peter Davis a continué à réaliser des films de recherche et d'importance politique, traitant de sujets divers tels que le sida au Zimbabwe, les guérisseurs en Afrique du Sud, l'histoire du tourisme juif dans les Catskills de New York et les problèmes environnementaux en Europe de l'Est.
Aux racines de Terre d'espagne