Réalisateurs | Lionel Soukaz, Guy Hockenghem |
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Autoportrait, mais aussi portrait d'une génération. Une caméra très mobile, un rythme rapide, des flashes, des images syncopées, monochromatiques, des surimpressions, des images en négatif, le tout auréolé d'une musique de variétés très kitsch. Tourbillon d'images : un homme se rase, se travestit, des actualités, Mai 68, la guerre, le pape, des images publicitaires Brandt, Blédina, des extraits de films, "Tarzan", "Jules César", des gros plans de sexe, un homme nu, qui danse en accéléré, d'autres qui miment des poses avec des appareils de musculation, des fellations, des sodomies, un chat qui se cambre, excité par un godemiché, une agression dans une ruelle, plusieurs scènes de piqûres d'héroïne et une série d'explosions atomiques. Une formidable énergie de vivre, qui se termine par un ricanement sur une longue image noire finale.
Avec Guy Hocquenghem
Ce film fait l'objet d'une collection consacrée à Lionel Soukaz sur CinéMutins, pour la première fois en VOD.
Le parcours du cinéaste Lionel Soukaz est indissociable de nombreux mouvements radicaux, politiques, intellectuels et artistiques de 1970 à nos jours. C'est un pionnier d'un cinéma dit "expérimental", "underground", d'un temps où on ne parlait pas encore de LGBTQI+.
Né en 1953, il côtoie au début des années 1970 le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) avant de rencontrer René Schérer et Guy Hocquenghem avec qui il réalise en 1979 Race d’Ep, une histoire d’un siècle d’homosexualité. Ses premiers films sont marqués par l’expression des désirs homosexuels puis l’épidémie du sida l’amène à filmer le Journal Annales.
Entamé en 1991 et rassemblant plus de 2 000 heures de bandes tournées sur de multiples supports vidéo, son Journal Annales est à la fois un document pour l’histoire contemporaine et une œuvre de création audiovisuelle singulière d’un artiste pour qui la vie et le cinéma sont indissociables.
Redécouverts au début des années 2000, ses films sont reconnus pour la qualité de leurs expérimentations esthétiques et présentés comme un emblème du cinéma d’avant-garde de son époque.
Tandis que Lionel Soukaz continue, « en artisan », d’explorer les matériaux argentiques et vidéo, ses œuvres figurent dans les collections d'institutions prestigieuses telles que la Bibliothèque nationale de France ou les Archives Françaises du Film du CNC, qui en a restauré un nombre important.
Ses films ont été montré dans nombreux festivals et institutions internationales parmi lesquels La Cinémathèque française, la Cinémathèque de Toulouse, le Festival International du Film de Rotterdam, Ambulante Festival, MIX NYC, Artists Space, Queer Lisboa, Cinéma du Réel, Asterisco Festival, Manifesta 13, The Los Angeles Contemporary Archive, NICC, Pink Screens, FID Marseille, Berwick Film and Media Arts Festival...
"Ixe est un film dédié à la loi du même nom. Qu'Ixe fasse trembler, tressaillir, que ces images de fuite, de crise de décadence, de travesti, de corps en érection, en sursauts, de répression, de guerre, de violence politique, de shoots d'héroïne, de corps perdus dans l'espace. Que ces images de matchs, de boxe, de vie de jungle, de survivance, de tennis. Que ces personnalités politiques ou religieuses qui font vomir, trembler de honte et d'angoisse. Qu'Ixe soit tout cela ; une analyse, un travail (miroir) personnel, une peinture des années quatre-vingt ce que vous voulez, peu importe mais qu'Ixe soit le frisson de la vie, cette chose qui donne la chair de poule."
"Ixe (écrivez X et prononcez IXE, comme un cri, une blessure) est un film implosé, crucifié. Conçu pour être projeté sur quatre écrans simultanément, X est un écartèlement : aux quatre points cardinaux, aux quatre extrémités de la croix, la Guerre, le Sexe, la Religion et la Drogue. Le jeu des superpositions, des glissements des éclairs à peine mémorisés par l'œil comme des savantes répétitions de thèmes, nous fait souvenir que le Sexe est aussi la guerre des corps et le pape, la Drogue du peuple.
Et, à travers l'histoire de ce jeune homme qui se pique pour éprouver toute l'horreur du monde face à sa télé, que la piquouse est bien le lieu géométrique subjectif des monstres de l'inconscient moderne."
In Jeune dure et pure. Une histoire du cinéma d’avant-garde et expérimental en France, Nicole Brenez et C. Lebrat (dir),
Paris/Milan, Cinémathèque française / Mazzotta, 2001
Entretien avec Lionel Soukaz pour Zalea TV en 2002 par Agathe Dreyfus.
Autoportrait, mais aussi portrait d'une génération. Une caméra très mobile, un rythme rapide, des flashes, des images syncopées, monochromatiques, des surimpressions, des images en négatif, le tout auréolé d'une musique de variétés très kitsch. Tourbillon d'images : un homme se rase, se travestit, des actualités, Mai 68, la guerre, le pape, des images publicitaires Brandt, Blédina, des extraits de films, "Tarzan", "Jules César", des gros plans de sexe, un homme nu, qui danse en accéléré, d'autres qui miment des poses avec des appareils de musculation, des fellations, des sodomies, un chat qui se cambre, excité par un godemiché, une agression dans une ruelle, plusieurs scènes de piqûres d'héroïne et une série d'explosions atomiques. Une formidable énergie de vivre, qui se termine par un ricanement sur une longue image noire finale.
Avec Guy Hocquenghem
Ce film fait l'objet d'une collection consacrée à Lionel Soukaz sur CinéMutins, pour la première fois en VOD.
Le parcours du cinéaste Lionel Soukaz est indissociable de nombreux mouvements radicaux, politiques, intellectuels et artistiques de 1970 à nos jours. C'est un pionnier d'un cinéma dit "expérimental", "underground", d'un temps où on ne parlait pas encore de LGBTQI+.
Né en 1953, il côtoie au début des années 1970 le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) avant de rencontrer René Schérer et Guy Hocquenghem avec qui il réalise en 1979 Race d’Ep, une histoire d’un siècle d’homosexualité. Ses premiers films sont marqués par l’expression des désirs homosexuels puis l’épidémie du sida l’amène à filmer le Journal Annales.
Entamé en 1991 et rassemblant plus de 2 000 heures de bandes tournées sur de multiples supports vidéo, son Journal Annales est à la fois un document pour l’histoire contemporaine et une œuvre de création audiovisuelle singulière d’un artiste pour qui la vie et le cinéma sont indissociables.
Redécouverts au début des années 2000, ses films sont reconnus pour la qualité de leurs expérimentations esthétiques et présentés comme un emblème du cinéma d’avant-garde de son époque.
Tandis que Lionel Soukaz continue, « en artisan », d’explorer les matériaux argentiques et vidéo, ses œuvres figurent dans les collections d'institutions prestigieuses telles que la Bibliothèque nationale de France ou les Archives Françaises du Film du CNC, qui en a restauré un nombre important.
Ses films ont été montré dans nombreux festivals et institutions internationales parmi lesquels La Cinémathèque française, la Cinémathèque de Toulouse, le Festival International du Film de Rotterdam, Ambulante Festival, MIX NYC, Artists Space, Queer Lisboa, Cinéma du Réel, Asterisco Festival, Manifesta 13, The Los Angeles Contemporary Archive, NICC, Pink Screens, FID Marseille, Berwick Film and Media Arts Festival...
"Ixe est un film dédié à la loi du même nom. Qu'Ixe fasse trembler, tressaillir, que ces images de fuite, de crise de décadence, de travesti, de corps en érection, en sursauts, de répression, de guerre, de violence politique, de shoots d'héroïne, de corps perdus dans l'espace. Que ces images de matchs, de boxe, de vie de jungle, de survivance, de tennis. Que ces personnalités politiques ou religieuses qui font vomir, trembler de honte et d'angoisse. Qu'Ixe soit tout cela ; une analyse, un travail (miroir) personnel, une peinture des années quatre-vingt ce que vous voulez, peu importe mais qu'Ixe soit le frisson de la vie, cette chose qui donne la chair de poule."
"Ixe (écrivez X et prononcez IXE, comme un cri, une blessure) est un film implosé, crucifié. Conçu pour être projeté sur quatre écrans simultanément, X est un écartèlement : aux quatre points cardinaux, aux quatre extrémités de la croix, la Guerre, le Sexe, la Religion et la Drogue. Le jeu des superpositions, des glissements des éclairs à peine mémorisés par l'œil comme des savantes répétitions de thèmes, nous fait souvenir que le Sexe est aussi la guerre des corps et le pape, la Drogue du peuple.
Et, à travers l'histoire de ce jeune homme qui se pique pour éprouver toute l'horreur du monde face à sa télé, que la piquouse est bien le lieu géométrique subjectif des monstres de l'inconscient moderne."
In Jeune dure et pure. Une histoire du cinéma d’avant-garde et expérimental en France, Nicole Brenez et C. Lebrat (dir),
Paris/Milan, Cinémathèque française / Mazzotta, 2001
Entretien avec Lionel Soukaz pour Zalea TV en 2002 par Agathe Dreyfus.
Ixe
Entretien avec Lionel Soukaz à Zalea Tv (2006)