Réalisateur | Jean-Pierre Thorn |
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Cinéaste et militant, Jean-Pierre Thorn au lendemain de Mai 68 (après avoir réalisé Oser Lutter, Oser Vaincre dans l’usine Renault Flins) se détourne de sa carrière naissante pour « s’établir » dans l’usine Alsthom de Saint-Ouen, comme ouvrier O.S. où il y travaillera huit ans. En 1973, il réalise La grève des ouvriers de Margoline. Plus qu’un manifeste, Le dos au mur est surtout une œuvre cinématographique subtilement conçue qui apparaît aujourd’hui comme un formidable document historique sur la fin des années 70 et ce qu’elles portèrent comme utopies, conquêtes et désillusions.
Un cinéaste qui veut être ouvrier après 68.
Un cinéaste qui devient ouvrier pour des années et des années.
Puis un cinéaste qui devient délégué syndical, cadre de base, alors tout cela c’est rare.
Et lorsqu’il reprend, après des années de travail manuel à l’usine, son métier original : la caméra, il a des choses à dire, des choses vécues.
Cela vaut la peine de voir ce qu’il a à dire.
Jean-Pierre Thorn a vraiment fait ce que nous les cinéastes documentaristes voulons faire : Vivre avec les gens que nous voulons filmer, au milieu d’eux, dans l’action.
Quand j’ai vu « LE DOS AU MUR » je me suis demandé comment les spectateurs allaient réagir : surtout les jeunes qui ont peu vu les films de 68 ou ceux d’autres grèves : « BORINAGE », « LE SEL DE LA TERRE », ou qui ont déjà vu « HARLAN COUNTY » ou « NORMA RAE ».
Je me suis aussi demandé quelle pouvait être la réaction des gens qui ne connaissent ni le métier, ni le travail, ni la vie dans une grande usine. D’accord, pas d’accord ? Intéressés, mal à l’aise ?
Quant aux plus vieux : déjà vu, toujours la même chose ?
Et les gens des syndicats, du Parti Communiste, les non organisés qu’en pensent-ils ?
Sur l’écran c’est un constat : Fin 1980, cela s’est passé dans mon usine, nous dit Jean-Pierre Thorn, clair et personnel, plein de sentiments de solidarité et d’amitié envers ouvriers et ouvrières qu’il connait bien, et qui le connaissent. Et cela donne LE DOS AU MUR».
La grève, un échec, oui.
L’issue ? Où est l’issue ? Que faire ? On n’a plus d’exemple. L’horizon semble dans la brume. L’unité n’est plus là. Solidarité des autres usines ? Cette fois, non.
C’est comme cela. Vraiment c’est comme cela.
Thorn a le courage d’exprimer ces choses dans son film.
Joris Ivens , Paris 25 mars 81
Cinéaste et militant, Jean-Pierre Thorn au lendemain de Mai 68 (après avoir réalisé Oser Lutter, Oser Vaincre dans l’usine Renault Flins) se détourne de sa carrière naissante pour « s’établir » dans l’usine Alsthom de Saint-Ouen, comme ouvrier O.S. où il y travaillera huit ans. En 1973, il réalise La grève des ouvriers de Margoline. Plus qu’un manifeste, Le dos au mur est surtout une œuvre cinématographique subtilement conçue qui apparaît aujourd’hui comme un formidable document historique sur la fin des années 70 et ce qu’elles portèrent comme utopies, conquêtes et désillusions.
Un cinéaste qui veut être ouvrier après 68.
Un cinéaste qui devient ouvrier pour des années et des années.
Puis un cinéaste qui devient délégué syndical, cadre de base, alors tout cela c’est rare.
Et lorsqu’il reprend, après des années de travail manuel à l’usine, son métier original : la caméra, il a des choses à dire, des choses vécues.
Cela vaut la peine de voir ce qu’il a à dire.
Jean-Pierre Thorn a vraiment fait ce que nous les cinéastes documentaristes voulons faire : Vivre avec les gens que nous voulons filmer, au milieu d’eux, dans l’action.
Quand j’ai vu « LE DOS AU MUR » je me suis demandé comment les spectateurs allaient réagir : surtout les jeunes qui ont peu vu les films de 68 ou ceux d’autres grèves : « BORINAGE », « LE SEL DE LA TERRE », ou qui ont déjà vu « HARLAN COUNTY » ou « NORMA RAE ».
Je me suis aussi demandé quelle pouvait être la réaction des gens qui ne connaissent ni le métier, ni le travail, ni la vie dans une grande usine. D’accord, pas d’accord ? Intéressés, mal à l’aise ?
Quant aux plus vieux : déjà vu, toujours la même chose ?
Et les gens des syndicats, du Parti Communiste, les non organisés qu’en pensent-ils ?
Sur l’écran c’est un constat : Fin 1980, cela s’est passé dans mon usine, nous dit Jean-Pierre Thorn, clair et personnel, plein de sentiments de solidarité et d’amitié envers ouvriers et ouvrières qu’il connait bien, et qui le connaissent. Et cela donne LE DOS AU MUR».
La grève, un échec, oui.
L’issue ? Où est l’issue ? Que faire ? On n’a plus d’exemple. L’horizon semble dans la brume. L’unité n’est plus là. Solidarité des autres usines ? Cette fois, non.
C’est comme cela. Vraiment c’est comme cela.
Thorn a le courage d’exprimer ces choses dans son film.
Joris Ivens , Paris 25 mars 81
Jean-Pierre Thorn : Introduction au film Le d...
Le dos au mur