Réalisateur | Eyal Sivan |
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75 ans : c’est le temps écoulé depuis le premier plan officiel de partition de la Palestine en deux États, l’un juif et l’autre arabe. Ce film rassemble une série de 24 entretiens sur l'Etat Commun.
Débordements : Le film de Sivan regarde pour sa part vers le futur. Le cinéaste a rencontré une à une les personnes filmées, et leur a posé les mêmes questions : comment chacun, présent moins en tant que témoin (bien que tous vivent au quotidien la réalité israélo-palestinienne) qu’intellectuel (au sens large : journaliste, étudiant, artiste, militant, professeur…), perçoit l’acheminement possible vers un Etat bi-national ? Lors du pré-générique, tous prennent place tour à tour face à la caméra, donnant l’impression d’arriver en même temps pour participer à une table ronde, dont on ne verrait toujours que deux membres à la fois, le locuteur et un de ceux qui l’écoutent. Le cameraman règle la distance, on accroche des micro-cravate : le cadre est donné, ces gens ont été convoqués pour prendre la parole, donner leur point de vue dans un film. Cependant, comme l’indique le sous-titre, celui-ci prend la forme d’une conversation, d’un dialogue entre les deux bords. L’écran est divisé en deux cadres de taille égale : celui de gauche pour les Arabes, celui de droite pour les Juifs.
Contretemps : Le film, sans être confronté à la censure, a du mal à se faire distribuer en Israël. D’ailleurs Eyal Sivan a déjà eu le privilège, comme tous ses camarades militants de se faire traiter de « juif antisémite », de juif ayant « la haine de soi », par la propagande habituelle sioniste. Le documentaire et le livre ont eu très peu d’échos à leur sortie en France parce que « la France est un pays gagné par le sionisme, non pas pour des raisons israélo-palestiniennes, mais pour des raisons franco-françaises, qui sont le gros problème qu’a la France avec son propre passé colonial » (Eyal Sivan, Rue 89). Et le film ne sortira pas non plus dans les pays arabes vu qu’il s’agit d’un « produit » israélien, donc boycotté automatiquement. Mais, le concept de partage, aussi utopique qu’il paraît aujourd’hui, finira peut-être par s’imposer de lui-même, si l’on garde en tête tous les cas qu’a présenté l’histoire jusque là, et les exemples dont nombreux dans le documentaire.
Eyal Sivan est un cinéaste, producteur et essayiste israélien, né en 1964 à Haïfa. Il est connu pour ses documentaires engagés traitant de l’histoire et de la politique israélo-palestinienne, ainsi que des questions de mémoire et d’identité.
Après avoir grandi en Israël, il s’installe en France dans les années 1980. Il se fait connaître avec Un spécialiste, portrait d’un criminel moderne (1999), coréalisé avec Rony Brauman, qui analyse le procès d’Adolf Eichmann à travers les images d’archives, déconstruisant ainsi la banalité du mal selon Hannah Arendt.
Parmi ses autres films marquants, on trouve Route 181, fragments d’un voyage en Palestine-Israël (2003), coréalisé avec Michel Khleifi, et Jaffa, la mécanique de l’orange (2009), qui explore l’histoire symbolique des oranges de Jaffa dans le contexte du conflit israélo-palestinien.
Sivan est également enseignant en cinéma et en études visuelles dans plusieurs universités et institutions. Il est souvent critiqué en Israël pour son regard critique sur la politique du pays.
75 ans : c’est le temps écoulé depuis le premier plan officiel de partition de la Palestine en deux États, l’un juif et l’autre arabe. Ce film rassemble une série de 24 entretiens sur l'Etat Commun.
Débordements : Le film de Sivan regarde pour sa part vers le futur. Le cinéaste a rencontré une à une les personnes filmées, et leur a posé les mêmes questions : comment chacun, présent moins en tant que témoin (bien que tous vivent au quotidien la réalité israélo-palestinienne) qu’intellectuel (au sens large : journaliste, étudiant, artiste, militant, professeur…), perçoit l’acheminement possible vers un Etat bi-national ? Lors du pré-générique, tous prennent place tour à tour face à la caméra, donnant l’impression d’arriver en même temps pour participer à une table ronde, dont on ne verrait toujours que deux membres à la fois, le locuteur et un de ceux qui l’écoutent. Le cameraman règle la distance, on accroche des micro-cravate : le cadre est donné, ces gens ont été convoqués pour prendre la parole, donner leur point de vue dans un film. Cependant, comme l’indique le sous-titre, celui-ci prend la forme d’une conversation, d’un dialogue entre les deux bords. L’écran est divisé en deux cadres de taille égale : celui de gauche pour les Arabes, celui de droite pour les Juifs.
Contretemps : Le film, sans être confronté à la censure, a du mal à se faire distribuer en Israël. D’ailleurs Eyal Sivan a déjà eu le privilège, comme tous ses camarades militants de se faire traiter de « juif antisémite », de juif ayant « la haine de soi », par la propagande habituelle sioniste. Le documentaire et le livre ont eu très peu d’échos à leur sortie en France parce que « la France est un pays gagné par le sionisme, non pas pour des raisons israélo-palestiniennes, mais pour des raisons franco-françaises, qui sont le gros problème qu’a la France avec son propre passé colonial » (Eyal Sivan, Rue 89). Et le film ne sortira pas non plus dans les pays arabes vu qu’il s’agit d’un « produit » israélien, donc boycotté automatiquement. Mais, le concept de partage, aussi utopique qu’il paraît aujourd’hui, finira peut-être par s’imposer de lui-même, si l’on garde en tête tous les cas qu’a présenté l’histoire jusque là, et les exemples dont nombreux dans le documentaire.
Eyal Sivan est un cinéaste, producteur et essayiste israélien, né en 1964 à Haïfa. Il est connu pour ses documentaires engagés traitant de l’histoire et de la politique israélo-palestinienne, ainsi que des questions de mémoire et d’identité.
Après avoir grandi en Israël, il s’installe en France dans les années 1980. Il se fait connaître avec Un spécialiste, portrait d’un criminel moderne (1999), coréalisé avec Rony Brauman, qui analyse le procès d’Adolf Eichmann à travers les images d’archives, déconstruisant ainsi la banalité du mal selon Hannah Arendt.
Parmi ses autres films marquants, on trouve Route 181, fragments d’un voyage en Palestine-Israël (2003), coréalisé avec Michel Khleifi, et Jaffa, la mécanique de l’orange (2009), qui explore l’histoire symbolique des oranges de Jaffa dans le contexte du conflit israélo-palestinien.
Sivan est également enseignant en cinéma et en études visuelles dans plusieurs universités et institutions. Il est souvent critiqué en Israël pour son regard critique sur la politique du pays.
Etat commun, conversation potentielle