Réalisateurs | Eyal Sivan, Rony Brauman |
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Le 11 avril 1961, s’ouvre à Jérusalem le procès du nazi Adolf Eichmann. Capturé un an plus tôt en Argentine, l’homme qui organisa les déportations vers les camps de la mort est présenté en Israël comme l’un des concepteurs de la solution finale.
Lui explique, pendant les six mois d’audience, qu’il n’a été qu’un rouage de l’administration, obéissant aux ordres.
À partir des 350 heures d’images enregistrées lors du procès, les auteurs ont construit un film de deux heures avec des partis pris, inspirés par l'œuvre de la philosophe Hannah Arendt Eichmann à Jérusalem, rapport sur la banalité du mal.
L'accusé, Adolf Eichmann, est un homme de taille moyenne, la cinquantaine, myope, presque chauve et affublé de tics nerveux. Tout au long de son procès, il est assis dans un box de verre, entouré de documents soigneusement empilés qu'il annote, relit et feuillette inlassablement. Expert en émigration, spécialiste de la «question juive», responsable du transport des «déportés raciaux» vers les camps nazis entre 1941 et 1945, il décrit son travail avec une précision bureaucratique étouffante. Face à la cour et aux victimes rescapées de l'enfer qui se succèdent à la barre des témoins, il reconnaît avoir fourni aux usines de la mort le contingent humain à détruire. Il s'évertue à exposer le conflit entre son devoir professionnel et sa conscience humaine et insiste sur le fait que personne ne peut lui reprocher d'avoir mal fait son travail...
Un film de Rony Brauman et Eyal Sivan
Sélection Officielle Festival International du Film de Berlin 1999
Télérama : C'est là une des grandes qualités de ce film, d'interroger, par-delà la plus grande tragédie du XXe siècle, toute notre histoire contemporaine.
L'Obs : Si l'on considère que le mal ne peut être combattu qu'en tentant d'en extirper les racines, Un Spécialiste est sur la grande tragédie de l'époque moderne une oeuvre essentielle.
Chronic'art.com : Le résultat est saisissant, et montre à quel point il est possible, pour peu que le réalisateur conserve un profond respect du public, de revisiter le passé avec un œil neuf.
Eyal Sivan est un cinéaste, producteur et essayiste israélien, né en 1964 à Haïfa. Il est connu pour ses documentaires engagés traitant de l’histoire et de la politique israélo-palestinienne, ainsi que des questions de mémoire et d’identité.
Après avoir grandi en Israël, il s’installe en France dans les années 1980. Il se fait connaître avec Un spécialiste, portrait d’un criminel moderne (1999), coréalisé avec Rony Brauman, qui analyse le procès d’Adolf Eichmann à travers les images d’archives, déconstruisant ainsi la banalité du mal selon Hannah Arendt.
Parmi ses autres films marquants, on trouve Route 181, fragments d’un voyage en Palestine-Israël (2003), coréalisé avec Michel Khleifi, et Jaffa, la mécanique de l’orange (2009), qui explore l’histoire symbolique des oranges de Jaffa dans le contexte du conflit israélo-palestinien.
Sivan est également enseignant en cinéma et en études visuelles dans plusieurs universités et institutions. Il est souvent critiqué en Israël pour son regard critique sur la politique du pays.
Le 11 avril 1961, s’ouvre à Jérusalem le procès du nazi Adolf Eichmann. Capturé un an plus tôt en Argentine, l’homme qui organisa les déportations vers les camps de la mort est présenté en Israël comme l’un des concepteurs de la solution finale.
Lui explique, pendant les six mois d’audience, qu’il n’a été qu’un rouage de l’administration, obéissant aux ordres.
À partir des 350 heures d’images enregistrées lors du procès, les auteurs ont construit un film de deux heures avec des partis pris, inspirés par l'œuvre de la philosophe Hannah Arendt Eichmann à Jérusalem, rapport sur la banalité du mal.
L'accusé, Adolf Eichmann, est un homme de taille moyenne, la cinquantaine, myope, presque chauve et affublé de tics nerveux. Tout au long de son procès, il est assis dans un box de verre, entouré de documents soigneusement empilés qu'il annote, relit et feuillette inlassablement. Expert en émigration, spécialiste de la «question juive», responsable du transport des «déportés raciaux» vers les camps nazis entre 1941 et 1945, il décrit son travail avec une précision bureaucratique étouffante. Face à la cour et aux victimes rescapées de l'enfer qui se succèdent à la barre des témoins, il reconnaît avoir fourni aux usines de la mort le contingent humain à détruire. Il s'évertue à exposer le conflit entre son devoir professionnel et sa conscience humaine et insiste sur le fait que personne ne peut lui reprocher d'avoir mal fait son travail...
Un film de Rony Brauman et Eyal Sivan
Sélection Officielle Festival International du Film de Berlin 1999
Télérama : C'est là une des grandes qualités de ce film, d'interroger, par-delà la plus grande tragédie du XXe siècle, toute notre histoire contemporaine.
L'Obs : Si l'on considère que le mal ne peut être combattu qu'en tentant d'en extirper les racines, Un Spécialiste est sur la grande tragédie de l'époque moderne une oeuvre essentielle.
Chronic'art.com : Le résultat est saisissant, et montre à quel point il est possible, pour peu que le réalisateur conserve un profond respect du public, de revisiter le passé avec un œil neuf.
Eyal Sivan est un cinéaste, producteur et essayiste israélien, né en 1964 à Haïfa. Il est connu pour ses documentaires engagés traitant de l’histoire et de la politique israélo-palestinienne, ainsi que des questions de mémoire et d’identité.
Après avoir grandi en Israël, il s’installe en France dans les années 1980. Il se fait connaître avec Un spécialiste, portrait d’un criminel moderne (1999), coréalisé avec Rony Brauman, qui analyse le procès d’Adolf Eichmann à travers les images d’archives, déconstruisant ainsi la banalité du mal selon Hannah Arendt.
Parmi ses autres films marquants, on trouve Route 181, fragments d’un voyage en Palestine-Israël (2003), coréalisé avec Michel Khleifi, et Jaffa, la mécanique de l’orange (2009), qui explore l’histoire symbolique des oranges de Jaffa dans le contexte du conflit israélo-palestinien.
Sivan est également enseignant en cinéma et en études visuelles dans plusieurs universités et institutions. Il est souvent critiqué en Israël pour son regard critique sur la politique du pays.
Un spécialiste, portrait d'un criminel moderne