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Drolc Nicolas

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1971-1972 : Pour la première fois des prisonniers déclenchèrent des révoltes collectives et prirent le contrôle de leurs prisons. Le film dépoussière cette page méconnue de l’histoire des luttes sociales en compagnie de ceux qui ont vécu, déclenché, réprimé, analysé et défendu ces révoltes.
Avec : Serge Livrozet, Daniel Defert, Maître Leclerc...

Début des années 70 : une série d’événements fait monter la tension dans les prisons françaises. En réponse au traitement inhumain que leur fait subir l’administration pénitentiaire, les prisonniers de la centrale de Ney à Toul (Lorraine) ouvrent le bal et se mutinent au début du mois de décembre 1971. Les détenus de la maison d’arrêt Charles III à Nancy leur emboitent le pas le 15 janvier 1972 : "Au café", les mutins prennent le contrôle de la prison, située en plein centre-ville, montent sur les toits, depuis lesquels ils interpellent les badauds, communiquent leurs revendications, et résistent à l’assaut des CRS.
Dans les mois qui suivent les révoltes de Toul et de Nancy, plus d’une trentaine de mutineries vont embraser les prisons françaises, qui n’avaient jamais connu une telle vague de révoltes. Malgré la répression musclée orchestrée par le gouvernement et le discours de la grande presse qui décrédibilise systématiquement les révoltes, le tour de force des prisonniers n’est pas vain. Relayées et défendues par une élite intellectuelle engagée, dans un contexte idéologiquement tendu, les mutineries des années 71/72 vont poser pour la première fois les problème des conditions de détention, de la fonction de la prison et du système pénitentiaire français.

Sur les toits vu par le Canard Enchaîné

Hiver 2012. Perchés sur les toits, des ouvriers détruisent, à coups de masse, la prisons Charles-III, à Nancy.
En janvier 1972, sur les mêmes toits, des gamins de 18 ans se poussaient du coude, levaient le poing, jetaient des tuiles et rigolaient de leur audace. Dans le même temps, presque tous les détenus de France se mutinaient. Ils protestaient contre la subite suppression des colis de Noël, une punition générale infligée après la prise d’otages sanglante à la centrale de Clairvaux.
Fils d’un reporter photographe qui avait suivi les événements à Toul et Nancy, Nicolas Drolc a découvert les clichés de son père. Il a retrouvé un surveillant et les mutins, des petits voleurs, de cette année-là. L’époque est militante. Dehors, il y a le GIP (le Groupe d’informations sur les prisons), qui n’a pas été fondé par n’importe qui - Michel Foucault, Jean-Marie Domenach, Pierre Vidal-Naquet, Daniel Defert, - lequel, avec des prisonniers, dont Serge Livrozet, organise des manifs, inonde les taules de questionnaires clandestins et soutient la révolte, quand tout pète.
À la télé, l’air sombre, Mougeotte, Elkabbach, PPDA égrènent les dégâts, avant de comprendre la vérité, autrement plus terrifiante que les fameux colis. Les détenus attachés, durant huit à dix jours, par des ceintures de contention vissées, baignant dans leurs excréments. Ne rien manger, être battu, crever de froid, nu, au mitard, fenêtre ouverte... "Là-dedans, c’était la terreur !" témoigne le surveillant. Devant les caméras, des aumôniers, une psychiatre disent que, oui, tout cela, ils le savent, ça s’est passé devant eux.
Au ministère, promesse d’impunité est faite aux rebelles à condition que le calme revienne. Le soir même, ils sont tabassés par des brutes. Et, devant la taule, des militants du GIP leur hurlent, dans un porte-voix, de contacter Henri Leclerc. L’avocat fit de leur procès, celui de l’administration pénitentiaire. Ce documentaire a entamé un tour de France dans les salles où l’on en débat. Dominique Simonnot - Le Canard enchaîné (11/06/2014)

Sur les toits vu par Noël Godin : de la dynamite !

C’est le film choc sur l’âge d’or des mutineries sauvages en France (1971-1972) qu’on osait espérer.
Tout est terriblement réussi dans ce document incandescent. La description terrifiante des conditions de détention. La saisie de la révolte qui gronde. L’éclatement jouissif des émeutes. La violence sans nom des répressions. Les faits sont remarquablement ancrés dans leurs contextes. Les revendications des mutins sont nettes comme torchette. Les acteurs des récits, quarante ans plus tard, dans le camp des matons comme dans celui des gibiers de potence, nous tiennent complètement en haleine. Les propos annexes de l’ancien taulard Serge Livrozet nous chamboulent. Le rythme de narration du film est cravachant. Son montage pète feu et flammes. Ce qui fait qu’on est toniquement embrasés tout au long de Sur les toits comme on peut toujours l’être face aux meilleurs thrillers carcéraux engagés des thirties, ceux par exemple signés William A. Wellman. Sauf qu’ici on ne baigne pas dans la fiction et que c’est très concrètement qu’on y incite aux plus lyriques soulèvements. Noël Godin, mai 2014

Sur les toits vu par les Éditions Libertalia

« Non ce n’est pas parce qu’il fait chaud / qu’ils sont montés sur les toits. / Non ce n’est pas pour le plaisir / qu’ils se sont fait tabasser. / Non ce n’est pas pour se distraire / qu’ils ont perdu leur remise de peine / ou qu’ils ont pris des jours de mitard / et qu’on les a transférés dans le noir. »
Les paroles des Bérus résonnent dans ma tête quand je lance ce DVD insolite qui relate la mutinerie de janvier 1972 à la maison d’arrêt de Nancy, ainsi que celle de la centrale de Toul qui la précéda d’un mois, en décembre 1971.
Ce qui frappe d’emblée dans ce documentaire réussi, outre les nombreuses images d’archives, c’est la place laissée par le réalisateur (Nicolas Drolc) aux acteurs des mutineries : anciens détenus à la peau bleuie par les tatouages, surveillant à la retraite libéré de son devoir de réserve.
Chez tous les taulards, une même antienne : ils ont été incarcérés à peine sortis de l’adolescence parce qu’ils refusaient de perdre leur vie à la gagner et de rester à leur place de « pauvres parmi les pauvres ». Ils ne discutent guère le bien-fondé de leur incarcération, ils se plaignent des conditions de détention : nourriture infâme, manque d’hygiène, mauvais traitements. C’est pour se faire entendre qu’ils ont pris le contrôle de la prison et sont montés sur les toits quelques heures durant, le temps que la gendarmerie mobile mate la rébellion. Chez le maton, une sincérité déconcertante : il a choisi ce boulot parce qu’il s’y fatiguait moins qu’à la chaîne, par amour de l’ordre et parce qu’ancien de la guerre d’Algérie son parcours inspirait confiance. Mais, confesse-t-il, il y avait un sacré paquet de tordus parmi les membres de l’administration pénitentiaire. C’est d’ailleurs la cruauté notoire du directeur de la centrale de Toul qui mit le feu aux poudres, feu qui se propagea rapidement à Nancy puis dans une trentaine de prisons.
Ce qui frappe aussi, c’est l’important soutien extérieur qui se manifestait grâce aux relais intellectuels et militants du Groupe d’information sur les prisons (GIP) emmené par Michel Foucault et Daniel Defert, travail qui se poursuivra par la constitution du Comité d’action des prisonniers (CAP), qui réclamait l’abolition des prisons.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Nicolas Drolc
Image : Baptiste Cozuppoli, Nicolas Drolc, Emilie Salquebre
Son : Pierre Pinteaux
Montage : Nicolas Drolc
Musique : Mr Verdun & King Automatic


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    Langue : Multilingue
  • Produit par Les Films Furax
  • Proposé par <p>Les Mutins de Pangee</p>
  • Année de sortie 2014
  • Pays de production France
  • Langue VF
  • Durée 1h35
  • Identifiant Allociné 292380

1971-1972 : Pour la première fois des prisonniers déclenchèrent des révoltes collectives et prirent le contrôle de leurs prisons. Le film dépoussière cette page méconnue de l’histoire des luttes sociales en compagnie de ceux qui ont vécu, déclenché, réprimé, analysé et défendu ces révoltes.
Avec : Serge Livrozet, Daniel Defert, Maître Leclerc...

Début des années 70 : une série d’événements fait monter la tension dans les prisons françaises. En réponse au traitement inhumain que leur fait subir l’administration pénitentiaire, les prisonniers de la centrale de Ney à Toul (Lorraine) ouvrent le bal et se mutinent au début du mois de décembre 1971. Les détenus de la maison d’arrêt Charles III à Nancy leur emboitent le pas le 15 janvier 1972 : "Au café", les mutins prennent le contrôle de la prison, située en plein centre-ville, montent sur les toits, depuis lesquels ils interpellent les badauds, communiquent leurs revendications, et résistent à l’assaut des CRS.
Dans les mois qui suivent les révoltes de Toul et de Nancy, plus d’une trentaine de mutineries vont embraser les prisons françaises, qui n’avaient jamais connu une telle vague de révoltes. Malgré la répression musclée orchestrée par le gouvernement et le discours de la grande presse qui décrédibilise systématiquement les révoltes, le tour de force des prisonniers n’est pas vain. Relayées et défendues par une élite intellectuelle engagée, dans un contexte idéologiquement tendu, les mutineries des années 71/72 vont poser pour la première fois les problème des conditions de détention, de la fonction de la prison et du système pénitentiaire français.

Sur les toits vu par le Canard Enchaîné

Hiver 2012. Perchés sur les toits, des ouvriers détruisent, à coups de masse, la prisons Charles-III, à Nancy.
En janvier 1972, sur les mêmes toits, des gamins de 18 ans se poussaient du coude, levaient le poing, jetaient des tuiles et rigolaient de leur audace. Dans le même temps, presque tous les détenus de France se mutinaient. Ils protestaient contre la subite suppression des colis de Noël, une punition générale infligée après la prise d’otages sanglante à la centrale de Clairvaux.
Fils d’un reporter photographe qui avait suivi les événements à Toul et Nancy, Nicolas Drolc a découvert les clichés de son père. Il a retrouvé un surveillant et les mutins, des petits voleurs, de cette année-là. L’époque est militante. Dehors, il y a le GIP (le Groupe d’informations sur les prisons), qui n’a pas été fondé par n’importe qui - Michel Foucault, Jean-Marie Domenach, Pierre Vidal-Naquet, Daniel Defert, - lequel, avec des prisonniers, dont Serge Livrozet, organise des manifs, inonde les taules de questionnaires clandestins et soutient la révolte, quand tout pète.
À la télé, l’air sombre, Mougeotte, Elkabbach, PPDA égrènent les dégâts, avant de comprendre la vérité, autrement plus terrifiante que les fameux colis. Les détenus attachés, durant huit à dix jours, par des ceintures de contention vissées, baignant dans leurs excréments. Ne rien manger, être battu, crever de froid, nu, au mitard, fenêtre ouverte... "Là-dedans, c’était la terreur !" témoigne le surveillant. Devant les caméras, des aumôniers, une psychiatre disent que, oui, tout cela, ils le savent, ça s’est passé devant eux.
Au ministère, promesse d’impunité est faite aux rebelles à condition que le calme revienne. Le soir même, ils sont tabassés par des brutes. Et, devant la taule, des militants du GIP leur hurlent, dans un porte-voix, de contacter Henri Leclerc. L’avocat fit de leur procès, celui de l’administration pénitentiaire. Ce documentaire a entamé un tour de France dans les salles où l’on en débat. Dominique Simonnot - Le Canard enchaîné (11/06/2014)

Sur les toits vu par Noël Godin : de la dynamite !

C’est le film choc sur l’âge d’or des mutineries sauvages en France (1971-1972) qu’on osait espérer.
Tout est terriblement réussi dans ce document incandescent. La description terrifiante des conditions de détention. La saisie de la révolte qui gronde. L’éclatement jouissif des émeutes. La violence sans nom des répressions. Les faits sont remarquablement ancrés dans leurs contextes. Les revendications des mutins sont nettes comme torchette. Les acteurs des récits, quarante ans plus tard, dans le camp des matons comme dans celui des gibiers de potence, nous tiennent complètement en haleine. Les propos annexes de l’ancien taulard Serge Livrozet nous chamboulent. Le rythme de narration du film est cravachant. Son montage pète feu et flammes. Ce qui fait qu’on est toniquement embrasés tout au long de Sur les toits comme on peut toujours l’être face aux meilleurs thrillers carcéraux engagés des thirties, ceux par exemple signés William A. Wellman. Sauf qu’ici on ne baigne pas dans la fiction et que c’est très concrètement qu’on y incite aux plus lyriques soulèvements. Noël Godin, mai 2014

Sur les toits vu par les Éditions Libertalia

« Non ce n’est pas parce qu’il fait chaud / qu’ils sont montés sur les toits. / Non ce n’est pas pour le plaisir / qu’ils se sont fait tabasser. / Non ce n’est pas pour se distraire / qu’ils ont perdu leur remise de peine / ou qu’ils ont pris des jours de mitard / et qu’on les a transférés dans le noir. »
Les paroles des Bérus résonnent dans ma tête quand je lance ce DVD insolite qui relate la mutinerie de janvier 1972 à la maison d’arrêt de Nancy, ainsi que celle de la centrale de Toul qui la précéda d’un mois, en décembre 1971.
Ce qui frappe d’emblée dans ce documentaire réussi, outre les nombreuses images d’archives, c’est la place laissée par le réalisateur (Nicolas Drolc) aux acteurs des mutineries : anciens détenus à la peau bleuie par les tatouages, surveillant à la retraite libéré de son devoir de réserve.
Chez tous les taulards, une même antienne : ils ont été incarcérés à peine sortis de l’adolescence parce qu’ils refusaient de perdre leur vie à la gagner et de rester à leur place de « pauvres parmi les pauvres ». Ils ne discutent guère le bien-fondé de leur incarcération, ils se plaignent des conditions de détention : nourriture infâme, manque d’hygiène, mauvais traitements. C’est pour se faire entendre qu’ils ont pris le contrôle de la prison et sont montés sur les toits quelques heures durant, le temps que la gendarmerie mobile mate la rébellion. Chez le maton, une sincérité déconcertante : il a choisi ce boulot parce qu’il s’y fatiguait moins qu’à la chaîne, par amour de l’ordre et parce qu’ancien de la guerre d’Algérie son parcours inspirait confiance. Mais, confesse-t-il, il y avait un sacré paquet de tordus parmi les membres de l’administration pénitentiaire. C’est d’ailleurs la cruauté notoire du directeur de la centrale de Toul qui mit le feu aux poudres, feu qui se propagea rapidement à Nancy puis dans une trentaine de prisons.
Ce qui frappe aussi, c’est l’important soutien extérieur qui se manifestait grâce aux relais intellectuels et militants du Groupe d’information sur les prisons (GIP) emmené par Michel Foucault et Daniel Defert, travail qui se poursuivra par la constitution du Comité d’action des prisonniers (CAP), qui réclamait l’abolition des prisons.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Nicolas Drolc
Image : Baptiste Cozuppoli, Nicolas Drolc, Emilie Salquebre
Son : Pierre Pinteaux
Montage : Nicolas Drolc
Musique : Mr Verdun & King Automatic


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    Langue : Multilingue
  • Produit par Les Films Furax
  • Proposé par <p>Les Mutins de Pangee</p>
  • Année de sortie 2014
  • Pays de production France
  • Langue VF
  • Durée 1h35
  • Identifiant Allociné 292380

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